Depuis l’interdiction de l’exploitation artisanale de l’or à Gaoual, les forces de l’ordre négocient toujours avec les orpailleurs. Ce juteux marché clandestin se négocie entre ces agents de forces de l’ordre et les orpailleurs entre 500 et 1 million fg.
Face à cette situation, des jeunes de Gaoual et Kounsitel, en accord avec les autorités, ont mis en place une association chargée de protéger l’environnement. Cette structure compte environ 300 jeunes.
Interrogé sur les raisons ayant conduit à la mise en place de cette association, le maire de Kounsitel, Chérif Diallo explique : « avant l’interdiction de l’exploitation de l’or, il n’y avait que deux sites. Mais aujourd’hui, on en a recensé 19 autres sites, les cultivateurs et les éleveurs s’en plaignent. Parce qu’ils n’ont pas accès à leurs lieux de travail. On leur demande des papiers. Alors que pendant ce temps, l’accès pour les orpailleurs ne pose aucun problème. Simplement parce que ces derniers négocient avec eux. Ils ont creusé même au cœur de la ville. Partout on y voit des terres loties.
Les forces de l’ordre refusent de travailler avec les 300 jeunes chargés de protéger l’environnement. Maintenant, nous n’en pouvons plus. Nous lançons un ultimatum qui court jusqu’au dimanche 18 juillet aux orpailleurs de quitter les sites. Car à partir du lundi 19 juillet, nous déploieront les jeunes dans tous les sites pour la saisie des machines et matériels de travail. «
Quant à Alpha Oumar Barry, orpailleur, il accuse les forces de l’ordre d’être venus jusque dans les logements pour saisir leurs machines détectrices d’or. « Quand on va sur les sites, si tu as un million de francs guinéens, on te laisse passer. Lorsque tu n’es muni que de pelle ou de pioche, on te fait payer 50 à 150 mille. SI ce n’est pas le cas, quand tu veux forcer l’accès, ces agents appellent leurs collègues pour venir nous arrêter. Et ce n’est pas tout. Ils nous dépouillent de tous nos biens, y compris les matériels de travail. Nous espérons qu’à travers ces jeunes chargés de protéger l’environnement, le gouvernement prendra une nouvelle décision pour que nous puissions travailler librement », témoigne Alpha Oumar.
Pour sa part, Alpha Saliou Diallo, un des leaders de cette nouvelle association, explique leur initiative vise à protéger l’environnement. Parce que, justifie-t-il, la découverte et l’exploitation artisanale de l’or a causé une destruction massive de l’environnement.
« Nous sommes repartis en 12 groupes et je suis l’un des leaders. Dans les jours à venir, nous mettrons en place un comité de coordination. Pour le moment, nous attendons la confection des badges. Si dans 4 jours, nous ne les recevons de la part du préfet, nous serons obligés de partir sur les sites pour agir. Car l’exploitation se fait clandestinement tous les jours en complicité avec les forces de l’ordre.
Par ailleurs faut-il rappeler que toutes nos tentatives de joindre le préfet tout comme le Commandant des forces de l’ordre chargées de la surveillance de la mine d’or de Kounsitel, sont restées vaines jusqu’au moment où nous mettons en ligne cette dépêche. Par contre quant au directeur préfectoral de l’environnement, il indique qu’il n’est pour le moment pas officiellement informé de l’initiative des jeunes membres de cette nouvelle association.