Prévues pour deux jours, les journées nationales de concertation sur le pèlerinage n’ont pu prendre fin qu’au troisième jour. Ce jeudi 21 mars, lors de la cérémonie de clôture, le président du comité d’organisation de ces journées de concertation, Aboubacar Sylla, également ministre des Transports, a parlé de plusieurs solutions aux problèmes d’organisation du Hajj en Guinée.
Après la lecture des recommandations au nombre de 15, Aboubacar Sylla a estimé qu’il y a des points à ajouter, notamment le préfinancement du pèlerinage afin de résoudre le problème de retard: «je crois qu’il est très important que des formules soient trouvées, soit sous forme d’avances du gouvernement, soit sous forme de prêts ou de caution à mettre en place au niveau de certaines banques primaires. Il est important que cette question de préfinancement soit effectivement abordée et qu’on interpelle les autorités sur le sujet. Parce que les prestations du Hajj se font en prépaiement et tant que les paiements ne sont pas parvenus aux destinataires, le processus ne peut pas s’enclencher. Donc, on ne peut pas sortir du cercle vicieux du retard tant que cette question de préfinancement n’est pas réglée. »
Aboubacar Sylla annonce d’abord que le comité d’organisation composé de 11 membres du gouvernement va devenir comité de suivi d’application des conclusions issues de ces journées de concertation: «le comité d’organisation de ces journées va se muer en comité de suivi de l’application de ces résolutions. Donc nous allons suivre de très près l’exécution de toutes les résolutions issues de ces journées pour que notre pèlerinage s’améliore.»
Pour améliorer l’organisation du pèlerinage dans les prochaines années, peut-être à partir de 2020, Aboubacar Sylla pense à deux solutions. La première va consister à institutionnaliser la structure qui va organiser le pèlerinage, à l’image de la CENI qui organise les élections en Guinée. Ensuite, au lieu de lancer chaque année un appel d’offre de recrutement du transporteur aérien, le gouvernement peut faire des contrats de deux ou trois années avec une seule compagnie de transport aérien.
«Nous avions un double choix. Soit nous lancer dans des réformes plus profondes, jusqu’au niveau de l’encrage institutionnel du pèlerinage. Comme l’a dit le Président ici, se demander comment on va organiser le pèlerinage. Nous avons le choix de poser la problématique de la tutelle administrative du pèlerinage. Est-ce que ça va continuer à être le Secrétariat général des Affaires religieuses, ou comme dans certains pays, on va chercher à créer une entité autonome qui, toute l’année durant, ne préparera que le pèlerinage, qui n’aura que ça comme activité comme la CENI le fait avec les élections. Mais nous avons dit qu’il faut d’abord prendre des dispositions urgentes pour que le pèlerinage de 2019 soit déjà une première réussite. Ensuite, nous nous sommes posé la question de savoir s’il faut continuer chaque année à recruter un transporteur aérien ou alors s’il faut faire des contrats pluriannuels, c’est-à-dire recruter un transporteur pour deux ou trois ans pour que pendant cette période, on soit à l’abri des retards que nous enregistrons chaque année pour transmettre aux autorités saoudiennes le nom de la compagnie retenue. Tout ceci pouvait nous faire gagner du temps», a-t-il expliqué.
Pour le cas de 2019, ces réformes ne peuvent être prises en compte, puisqu’il ne reste que peu de temps. Alors, le ministre des Transport pense à 2020 : «nous ne pouvons pas faire toutes ces grandes réformes dans la précipitation. C’est pour cette raison que je proposerai, au nom du comité et du gouvernement, de mettre en place une structure qui va être là pour réfléchir sur des réformes de fond, qui vont pouvoir être appliquées à partir du pèlerinage de 2020. »