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Opposition républicaine, rumeurs de rapprochement avec le pouvoir, Slecg, électricité, Papa Koly à bâtons rompus

Le président du Parti GRUP (Génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité) El hadj Papa Koly Kourouma a accordé un entretien à Guinéenews© dans lequel il revient sur la situation sociopolitique que traverse le pays notamment la grève du SLECG, les marches de l’opposition républicaine, et l’hypothèse d’un éventuel 3e mandat pour le président Alpha Condé.  Avec lui, nous avons évoqué aussi les rumeurs  faisant état de son rapprochement à la mouvance présidentielle et les causes du délestage électrique. Lisez plutôt !
Guinéenews© : comment se porte le parti GRUP  et de quel bord politique se réclame-t-il  aujourd’hui ?
Papa Koly Kourouma : le parti GRUP se porte très bien. La preuve, nous sommes à son siège. Je crois que vous mesurez bien l’état de santé du GRUP à travers ses installations, à travers ses structures. Il y a un adage de chez nous qui dit que « les yeux ne prennent pas les bagages mais ils connaissent ceux  pèsent lourds ». Nous avons commencé le travail sur le terrain depuis quelque temps. Nous sommes allés vers nos structures, nous avons renforcé certaines et on a créé d’autres. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le parti GRUP est implanté sur toute l’étendue du territoire. Vous ne pouvez pas aller dans la moindre sous-préfecture et ne pas avoir une structure du parti GRUP même dans les villages. Je crois qu’à la date d’aujourd’hui, le parti GRUP se porte assez bien et nous nous préparons à affronter avec beaucoup de déterminations les élections nationales à venir. Aujourd’hui, le parti GRUP est un parti d’opposition et de l’opposition républicaine précisement.
Guinéenews© : ces derniers temps, il y a eu beaucoup de remous sociaux dans notre pays.  Quel regard portez-vous sur la situation sociopolitique actuelle de la Guinée ?
Papa Koly Kourouma : aujourd’hui, moi, je pense que ce que la Guinée vit, n’est pas une situation aisée. Nous assistons à une déconfiture des relations entre  les gouvernants et les gouvernés. D’abord, les problèmes qui se posent sont d’ordre syndical et politique. Et le social est affecté. Le politique est affecté. Il va de soi que l’administratif soit affectée. Et si on ne prend garde, on va droit vers une année blanche. Ce qui va être très préjudiciable à l’école guinéenne par la faute et l’incompétence d’un gouvernement qui ne prend pas la mesure de son job descriptif, qui ne s’occupe pas du travail qu’on lui a confié.
Les crises doivent naître, cela est incontestable. Mais, c’est la capacité à pouvoir gérer ces crises  qui font d’un gouvernement, un gouvernement. Ce n’est pas la cause de la crise mais comment aborder cette crise ? Comment faire en sorte qu’elle ne perdure pas et trouver des solutions à la revendication légitime des enseignants, qui devrait être la préoccupation du gouvernement. Quand le gouvernement ne fait pas face à de telle revendication, c’est une démission. Je pense qu’on devait pouvoir prendre acte  de cette démission du gouvernement et voir comment faire en sorte qu’on ne soit pas face à une année blanche. C’est extrêmement important.
Guinéenews© : à la télévision nationale, le Premier ministre a été catégorique. Il n’y aura pas d’augmentation salariale ni en 2018 ni en 2019. Par contre, il invite le SLECG à suspendre la grève pour une éventuelle reprise du dialogue.  Pour vous, face à la fermeté du gouvernement et à l’entêtement du SLECG, qu’est-ce qui est aujourd’hui possible pour sortir de cette crise qui secoue le secteur éducatif guinéen ?
Papa Koly Kourouma : c’est très simple. Un adage de chez nous dit que quand tu veux retirer un oiseau à un enfant, il faut lui donner quelque chose qui vole. On ne peut pas s’asseoir et dire au syndicat qu’on ne peut pas augmenter en 2018 et en 2019. C’est un manque de respect au syndicat quand c’est le Premier ministre même qui annonce que chaque année, le budget national est affecté de façon négative par la corruption à hauteur de plus de 600 milliards de nos francs. Il y a de quoi s’interroger. Qu’est-ce que le gouvernement a fait pour freiner cette saignée de nos ressources financières.
Moi, je pense que ç’aurait été responsable d’appeler le SLECG et lui dire : « vous demandez huit millions ? Voilà nos ressources, voilà nos dépenses, voilà nos recettes, voilà ce qui est programmé dans le budget. Pensez-vous qu’avec cela, le gouvernement est en mesure de vous payer huit millions GNF ? »  Je pense que quand on le leur dit, ils comprendront parce que ce ne sont pas des gens qui manquent de cervelle ou qui manquent d’analyse.
Il y a un proverbe peul qui dit : « quelle que soit la pauvreté de la mère, son enfant dira toujours, maman couvre-moi ». Le SLECG doit poser son problème à qui ? C’est bien au gouvernement. S’il veut, qu’il demande un milliard, on appelle ces gens-là, on se met autour de la table, on les fait raisonner sur des bases concrètes avec des arguments fondés. Je pense que même s’ils n’ont pas honte, ils comprendront qu’ils en demandent trop. Mais qu’on étouffe comme ça l’action dans les invectives…
Aujourd’hui, je sais parfaitement bien que moi, quand on me demande, ces gens-là sont demandeurs de reprise. Mais comment ? Donnez-leur l’occasion pour qu’ils reprennent, amenez-les autour de la table. Donnez-leur quelque chose. Mais au moins que l’Etat manifeste la bonne volonté et de vouloir faire quelque chose. Que l’Etat fasse un geste si petit qu’il soit pour ajouter sur le salaire. Et expliquez-leur bien pour qu’ils reviennent en classe.
Guinéenews© : vous avez affirmé tantôt que vous êtes de l’opposition républicaine. Vous avez dit récemment qu’« il serait sage de surseoir aux marches ».  Pourquoi le dites-vous ?
Papa Koly Kourouma : on n’arrête pas, on sursoit par le fait que les moyens déployés pour disperser les manifestations, nous estimons qu’ils ne sont pas conventionnels. Les gaz lacrymogènes qu’on utilise pour disperser les militants et les sympathisants, les partisans et même administrés à la population civile, nous pensons que ces gaz-là sont toxiques. Les ressentis que vous avez quand vous inhalez ces gaz sont inadmissibles.
Je suis même arrivé à dire que ces gaz-là sont administrés à des animaux féroces. Vous avez à faire à des individus, à des hommes. En attendant, cela pose un problème de santé publique. En attendant, même les journalistes qui ont inhalé ces gaz toxiques sont tombés en syncope. Or, les moyens conventionnels ne devraient pas atteindre l’appareil respiratoire. Ils devaient rester sur la peau et irriter les yeux une à deux secondes.
Mais si ces gaz atteignent les appareils respiratoires, cela veut dire qu’il y a problème. Et puisque nous ne connaissons pas le contenu caractéristique de ces gaz, nous pensons que nous sommes en train de soumettre nos militants et nos sympathisants à un danger parce que si nous ne connaissons pas les caractéristiques fondamentales de ces gaz qui peuvent être assimilés à des armes de destruction massive mais lente, je crois que nous-mêmes nous allons exposer nos militants. C’est pourquoi nous avons demandé de surseoir à ces marches et de demander une expertise internationale pour nous donner les résultats de l’analyse de ces gaz qu’on utilise actuellement. Je pense qu’il est sage de le faire pas pour le gouvernement mais pour nous-mêmes, nos militants et la population civile et même pour les forces de l’ordre qui utilisent ces gaz parce qu’ils ne les connaissent pas. On leur donne et ils utilisent de façon bête et têtue. Ce qui est écrit dessus mais est-ce que c’est ce qui est dedans. Est-ce qu’il y a un certificat d’analyse qui accompagne ces bombes lacrymogènes. On ne sait pas. Je pense qu’aujourd’hui, qu’il est plus urgent et sage de surseoir aux marches et de privilégier d’autres moyens de protestation contre la confiscation de nos droits légitimes et constitutionnels.
Guinéenews© : ces derniers temps, des rumeurs vous donnaient partant à la mouvance présidentielle. Qu’en est-il réellement ?
Papa Koly Kourouma : moi, je ne réponds pas aux rumeurs. La preuve est qu’on m’a détecté à N’Zérékoré. On a pensé que j’étais à N’Zérékoré. Toutes les rumeurs ont dit que j’étais à N’Zérékoé. Mais j’étais tranquillement à Conakry ici. Donc, ça devait vous dire vous-même qu’il n’y a rien de consistant.
Guinéenews© : confirmez-vous qu’il y a eu une délégation gouvernementale dans votre village à l’occasion de la visite du président Alpha Condé dans la région ?
Papa Koly Kourouma : je n’étais pas là-bas. Moi, j’étais à Conakry. Mais ce qui se passe à N’Zérékoré, c’est à N’Zérékoré. On peut tout fabriquer et tout dire là-bas mais moi j’étais à Conakry. Mais comme je n’ai pas encore ce don d’ubiquité d’être à la fois à Conakry et à N’Zérékoré, je ne peux me prêter à cette question.
Suivre la deuxième partie de cette interview dans nos prochaines éditions !
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