Jets de cailloux, tirs de gaz lacrymogènes, fermeture des boutiques et magasins, panique générale, c’est ce qui a caractérisé le marché central de la commune urbaine de N’zérékoré, ce lundi 19 février 2024. Plusieurs commerçants ont manifesté leur colère, face à une décision du président de la délégation spéciale, jugée inacceptable. C’est le cas, notamment, des marchandes installées sous le principal hangar du marché, de la commune urbaine, qui n’apprécient pas qu’on les déguerpisse du hangar qui les abrite, pour la réalisation d’un projet de reconstruction dudit lieu. Plusieurs personnes ont été arrêtés dans les échauffourées, suite à cette altercation, selon nos informations recueillies sur place.
Aux dires des protestataires, cette décision du président de la délégation spéciale, Fassou Goumou intervient à quelques semaines du mois saint de ramadan. Une situation inacceptable pour les marchandes concernées, comme nous l’explique leur porte-parole:
« Dites au maire de laisser la place des femmes tranquille. C’est la femme qui enfante l’homme. C’est elle qui donne la vie. Bientôt le ramadan, nos maris sont décédés. Ceux qui vivent ne travaillent pas. Nous sommes presque toutes des veuves. S’il ne nous laisse pas à notre place, ça ne sera pas bon pour lui. Ils veulent nous enlever sur les lieux et donner aux riches. Il nous a trouvées à cette place et c’est lui qui veut nous chasser de là ? Il n’a qu’à enlever le sable là ici et l’envoyer ailleurs. Il n’a qu’à laisser ce hangar tranquille, » a martelé Saran Camara, porte-parole des commerçantes.
Selon les informations recueillies sur place, trois personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Nos tentatives de joindre le président de la délégation spéciale sont restées vaines.