C’est une initiative qui avait fait couler beaucoup de salive et d’encre dans la commune urbaine de N’Zérékoré, suite à une manifestation des marchandes installées sous le grand hangar du marché central de N’zérékoré. Elles avaient été menacées de déguerpissement, le 19 février 2024, par le patron de l’hôtel de ville, Fassou Goumou. Les commerçants, notamment les femmes, avaient dit non à cette démarche de la délégation spéciale communale, à qui ils ont d’ailleurs prêté l’intention de vouloir vendre cette partie du marché à une tierce personne. Ils ont, tout de même, réclamé un autre lieu pour leur négoce. Ce jour, on a enregistré, plusieurs personnes arrêtées et des blessés.
Nous l’avons interrogé le 24 juillet dernier, sur les nouvelles mesures qui ont permis la réquisition des forces de l’ordre dans le cadre du déguerpissement des emprises du marché central, occupé par des marchandes. Fassou Goumou a réitéré sa ferme volonté de concrétiser cette promesse que le maire déchu par la junte au pouvoir, pour dilapidation de deniers publics, Moriba Albert Délamou, avait à cœur de réaliser. Selon lui, le processus est déjà en cours, car les délégations spéciales ont désormais la possibilité d’agir comme les collectivités locales ordinaires.
« Je remercie Dieu, parce que les délégations spéciales ont maintenant les 14 pouvoirs comme les maires (élus). Sinon la durée de la délégation spéciale se limitait à six (6) mois renouvelables. Maintenant on ne sait pas exactement combien de mois ça va prendre. Donc on ne peut pas être là, sans rien faire. Il y a eu des émissaires du ministère de tutelle qui sont venus nous former et nous dire qu’on a ces 14 pouvoirs de faire les travaux que les maires pouvaient faire. Si fait, qu’on a pris des dispositions. Il ne s’agit pas de dire aux gens de donner ce qui est illégal à la mairie mais, c’est pour trouver des solutions qui permettent de protéger la vie de la population. S’agissant du marché central, il n’est pas dit qu’on ira avec violence. Comme c’est désormais administratif, on a repris les documents et les démarches qu’il faut. On a réécrit au préfet qui va remettre la demande au gouverneur qui, à son tour, va transmettre au ministère de tutelle pour dire que nous voulons construire les 94 boutiques. Il y a d’ailleurs d’autres choses qui seront faites. Nous avons tout écrit pour que ce soit dans les normes, pour ne pas qu’on dise qu’on veut le faire parce qu’on a ce pouvoir-là, qui nous est conféré. Le processus est déjà engagé. « D’ici la fin de ce mois, j’espère qu’on aura surement le feedback », a annoncé Fassou Goumou, président de la délégation spéciale de la commune urbaine de N’Zérékoré qui a par ailleurs informé de l’ouverture du nouveau marché de la commune rurale de Boma, qui sera mutuellement géré avec celle urbaine.