Créée dans les années ‘’50’’, la station principale de la météorologie de N’Zérékoré est dans une situation lamentable à cause de la vétusté de ses installations, a-t-on constaté sur place.
En effet, l’unique station principale de la région administrative de N’Zérékoré utilise encore des équipements très anciens datant l’époque coloniale. C’est du moins ce que nous confie Inapogui Gbazighe, le chef adjoint de la station principale. « Nous avons des problèmes à plusieurs niveaux notamment le manque de personnel. Car, nous sommes seulement deux cadres ici. Il y a un manque de spécialistes et c’est seulement l’université de N’Zérékoré qui un département de Météorologie. Malheureusement, celui-ci est également sous- équipé. Ensuite, en termes d’équipements, nous sommes confrontés à une vétusté des matériels métrologiques qu’il y a. A cause de cette situation, nous ne parvenons plus à faire des prévisions afin de donner un calendrier agricole fiable. Nous n’avons pas de bureau ni d’ordinateur. Toutefois, faut-il le préciser que nous nous attendons à l’arrivée de nouveaux équipements même si aucune date n’est encore annoncée », a-t-il indiqué.
Sur la pluviométrie enregistrée depuis le début de l’année, notre interlocuteur précise : « les données pluviométriques mensuelles sont excédentaires par rapport à la normale climatologique de 1981 à 2010. Cette année, des inondations ont été enregistrées avec des dégâts matériels importants dus à l’inondation du fleuve Tilé. A titre de comparaison, la pluviométrie en 2018 était de 1 931,4 mm pour 179 jours et cela est de 1 467,9mm pour 112 jours de Janvier à mi-septembre 2019 », a déclaré le chef adjoint de la station météo de N’Zérékoré.
Interrogé, le chef du département de météorologie de la faculté des sciences de l’environnement de l’université de N’Zérékoré, Piou Guilavogui précise qu’ils forment des étudiants depuis 2004 avant de rappeler quelques difficultés auxquelles ils font face. Il s’agit notamment, a-t-il déclaré, des problèmes liés aux conditions d’enseignement mais aussi au stage des étudiants. « La plupart des cadres spécialistes de ce domaine ne sont pas à la pointe de la technologie actuelle et cela est dû à la vétusté des équipements existants. C’est pourquoi la formation des formateurs est une priorité de monsieur le Recteur de l’Université », a-t-il interpellé.
Devant ces difficultés qui les assaillent, le chef adjoint de la station météo de N’Zérékoré lance un appel pressant au gouvernement pour le recrutement de nouveaux agents spécialistes. En outre, il plaide en faveur d’une mutation des cadres spécialistes du domaine à N’Zérékoré afin qualifier les prestations de leur service. Par ailleurs, il sollicite l’appui de l’Etat pour le renforcement de la capacité des cadres à travers des séminaires et stages avec des équipements de pointes.