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« Nous allons avoir un métier  » Saran, apprentie couturière

L’UNICEF en Guinée, grâce au soutien du Comité National Suisse de l’UNICEF, appuie un atelier de formation en couture et alphabétisation pour les jeunes filles de la région de Labé.

La prévalence des mutilations génitales féminines est très forte en Guinée. 94,5 % des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans et 39 % des filles âgées de 0 à 14 ans sont concernées par cette pratique1. C’est le taux le plus élevé en Afrique de l’Ouest et du Centre. La majeure partie des mutilations sont effectuées sur les jeunes filles de moins de 10 ans.

Pourtant, les mutilations génitales féminines sont non seulement une violation des droits des enfants, des femmes et des filles, mais elles leur apportent aussi de la souffrance, des infections, des incontinences, un risque de stérilité, des complications à l’accouchement et la détérioration de leur santé mentale.

Dans le monde, on estime que 640 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont été mariées pendant leur enfance (environ 19 % des jeunes femmes mariées avant leurs 18 ans2). En Guinée, 46,4 % des jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, dont 17 % avant l’âge de 15 ans3.

Le mariage avant l’âge de 18 ans – mariage d’enfants – prive les enfants et particulièrement les filles de leur enfance et constitue une menace pour leur vie et leur santé. Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans sont plus exposées à la violence domestique et moins susceptibles de poursuivre leur scolarité. Leur situation économique et sanitaire est plus grave que celle de leurs pairs célibataires, ce qui se répercute sur leurs propres enfants et met à rude épreuve la capacité d’un pays à fournir des services de santé et éducatifs de qualité.

Souvent, les filles mariées tombent enceintes à l’adolescence, ce qui augmente le risque de complications pendant la grossesse et l’accouchement, pour elles-mêmes et leurs bébés. En outre, cette pratique isole les filles de leur famille et de leurs amis, tout en les empêchant de participer à la vie de leur communauté, ce qui nuit gravement à leur bien-être physique et psychologique. Le mariage des enfants a des répercussions sur la santé, l’avenir et la famille des filles. Cette pratique entraîne des coûts économiques considérables au niveau national, avec des conséquences majeures en matière de développement et de prospérité.

Dans le cadre de la réduction des vulnérabilités aux risques sociaux impliquant les enfants, la commune de Kollet dans la région de Labé en Guinée, avec l’appui de l’UNICEF, s’est engagée à promouvoir l’enregistrement des naissances et à prévenir les pratiques néfastes comme les mutilations génitales féminines et le mariage avant l’âge de 18 ans.

Lors de visite à domicile et de causeries éducatives menées par les structures de protection de la région et les femmes mentors, certaines jeunes filles de la commune ont été identifiées pour participer à une formation en couture et alphabétisation. Saran, habite la commune rurale de Kollet et viens d’intégrer l’atelier de formation en couture et alphabétisation :  » Grâce à cet apprentissage en couture, nous allons avoir un métier, nous allons pouvoir aider nos familles. »

Cette activité génératrice de revenus a été choisie par les acteurs communautaires pour la réinsertion des jeunes filles et permettra de contribuer au frais de fonctionnement des 130 Conseil Villageois de Protection de l’Enfant (CVPE) des villages de la commune qui jouent un rôle essentiel dans la surveillance, la sensibilisation et la remontée des informations relatives aux situations de violations des droits des enfants au niveau communautaire.

L’UNICEF en Guinée, avec le soutien du Comité National Suisse de l’UNICEF, appui un atelier de formation en couture et alphabétisation pour les jeunes filles de la région de Labé. Comme Saran, 26 jeunes filles sont actuellement formées à la gestion d’un atelier, au métier de couturière, aux compétences de vie courante et suivent des cours d’alphabétisation. Cette initiative est un projet pilote qui concerne les communes de Donghel Sigon et Kollet. 531 filles ont été identifiées et ont reçu des services de protection. 161 filles sont maintenant protégées contre les mutilations génitales féminines et 370 filles contre le mariage avant l’âge de 18 ans.

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