Notre sous-région est menacée par une déstabilisation qui risque d’être chronique et dévastatrice pour nos États et nos peuples.
Il n’y a pas de recettes magiques pour la démocratie.
L’ambition de nos pays et de la sous-région ne saurait être de fantasmer sur des solutions militaires miraculeuses, et sur l’exceptionnalité d’une période hors norme démocratique pour régler les problèmes et défis auxquels nous sommes confrontés.
On ne juge pas une transition sur ses actes ponctuels, qui peuvent par ailleurs être appréciables et louables.
Certes, au lendemain du coup d’État, légitimement tourmentés qu’ils sont, par un passé douloureux et lassant, les acteurs politiques et sociaux en se laissant aller dans une émotivité et une euphorie excessives, sans garde-fou, sans préalables ni conditions, ont fait preuve de grave légèreté et d’irresponsabilité politique et morale.
Il est à noter d’ailleurs que des mesures liberticides et autoritaires se multiplient et persistent dans un silence gênant et assourdissant.
Les peuples ont les politiques et la société civile qu’ils méritent.
Nous n’accepterons pas, ce, quelque soit le prix à payer, que ce pays, ce peuple soit une nouvelle fois pris en otage par une transition, à travers un système qui se met en place, une doctrine floue et un processus incertain, et qui montre chaque jour qui passe, des signes d’inquiétudes, de graves préoccupations, quant aux intentions et aux capacités des acteurs à mener avec transparence, consensus et impartialité cette transition si précieuse pour notre pays.
Au CNRD, au Président de la transition, on ne vous demande pas de régler tous les problèmes du pays, vous en avez ni la légitimité, ni les moyens, encore moins le temps.