Dans un décret lu à la télévision nationale le samedi 26 mai, le président Alpha Condé a nommé les députés Mamadou Mouctar Diallo des NFD et Aboubacar Sylla de l’UFC dans le gouvernement du Dr Ibrahima Kassory Fofana.
Ils occupent respectivement le département de la Jeunesse et de l’Emploi et celui des Transports. Elus députés le 28 septembre 2013 sous la bannière de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ils s’étaient rapprochés du pouvoir d’Alpha Condé ces derniers temps.
Le député uninominal de Dinguiraye, le Dr Fodé Bocar Maréga a souhaité à ce que ces deux anciens députés continuent de défendre les idéaux sur la base desquels ils ont été élus: «Nous disons que la vie est faite de conviction et les gens (Mouctar Diallo et Aboubacar Sylla, ndlr) ont décidé d’aller au gouvernement. Ils se sont battus pendant très longtemps pour faire progresser la démocratie. Nous disons que si c’est des pratiques qu’on a constatées, nous pensons qu’en tant qu’élus sur la liste de l’UFDG, ils auraient dû continuer leur engagement avec l’UFDG.»
Mais ce départ n’est pas une surprise pour les députés du groupe parlementaire libéral démocrate, indique le Dr Fodé Maréga. «[…] Mais cette attitude ne nous étonne pas parce que depuis quelques temps on ne les voit pas dans nos réunions. Ils ont quitté l’opposition républicaine et ils vaquent à leurs propres occupations», a déclaré le député de l’UFDG.
Les députés de l’UFDG se sentent-ils trahis par Aboubacar Sylla et Mouctar Diallo ?
Le Dr Marega ne le pense pas : «en politique, on ne peut pas parler de trahison parce que ce sont des responsables de parti. Ce que nous disons, c’est que nous les prenons sur nos listes en tant que présidents de parti, c’est dommage! Mais ce que nous espérions avec eux, qu’ils puissent porter leur message à l’Assemblée nationale vu qu’ils étaient dans l’incapacité d’y aller seuls. On a voulu porter leur message à l’Assemblée nationale. Mais, on se rend compte que c’est un message personnel qu’ils voulaient délivrer et c’est dommage.»
La nomination de ces deux députés au gouvernement permet à l’UFDG de récupérer deux places au sein de l’Assemblée nationale. Ce qui, selon le député uninominal de Dinguiraye, est un soulagement pour le parti : «nous pouvons dire d’une certaine manière que c’est un soulagement pour nous qu’ils partent…, Le fait d’avoir des gens avec nous que nous ne pouvons pas enlever et qui n’épousent plus les idéaux que nous avons… Donc qu’ils soient partis, c’est une bonne chose dans la mesure où ils libèrent deux postes de députés qui vont revenir maintenant à des vrais députés de l’UFDG. Ce qui n’aurait pas dû être le cas s’ils étaient restés. C’est quelque chose qui nous soulage d’un côté, mais de l’autre, nous qui avons fait le pari de faire porter un message par des gens qui ne sont pas du parti pour montrer l’ouverture de l’UFDG aux différents partis, nous avons été déçus.»