Une femelle vient de faire une mise bas au sein du groupe de chimpanzés de Bossou, vivant sur les flancs du mont Nimba, dans la préfecture de Lola, dans le sud-est de la Guinée. De quoi susciter de l’espoir pour la pérennisation de cette espèce menacée de disparition.
Joint par la rédaction locale de Guineenews, le directeur de l’institut de recherche environnemental de Bossou (IREB), docteur Aly Gaspard Soumah, le primatologue guinéen a confirmé cette information.
« Par rapport à la reproduction, il a dit que c’est l’interprétation qui n’est pas correcte, on n’a pas dit qu’ils ne s’accouplent pas, on a dit qu’ils sont en danger critique d’extinction, parce qu’il y a quatre femelles parmi lesquelles trois sont dans la soixantaine dont qu’ils ne produisent plus d’enfants. Il y a par contre une seule femelle qui est en âge de reproduction et qui a déjà fait deux enfants, c’est ça la problématique. On n’a pas dit que les chimpanzés ne s’accouplent pas. Lorsque les gens disent ce qu’ils pensent, ça crée un peu de confusion. Au départ il y a plusieurs lignées maternelles à Bossou, c’est le même groupe mais il y a plusieurs lignées, c’est un multimâle et multifemelle.
Ce n’est pas qu’ils ne s’accouplent pas. Donc il n’ya rien d’étonnant qu’il y ait la naissance d’un bébé à l’heure actuelle parce que qu’il ya une femme reproductrice qui a déjà fait deux enfants, c’est son troisième », a confié le primatologue.
Selon toujours le chercheur, « chez les chimpanzés, il y a l’immigration des femelles pour éviter le tabou de l’inceste, c’est pour diluer la poule génétique, ce n’est pas seulement à Bossou mais dans tous les groupes de chimpanzés à travers l’Afrique.
L’immigration des femelles permet d’équilibrer la poule génétique des populations. Malheureusement à Bossou, cette immigration se fait à sens unique. Ça naît à Bossou, ça part et ça ne revient pas.
Fanlé la femelle qui a donné naissance maintenant, elle a des frères consanguins dans le groupe et il ya d’autres groupes qui ne sont pas ses frères consanguins. Mais il reste à savoir si le bébé est né de quel mal», a-t-il expliqué.
A la question de savoir comment se fait le baptême du bébé chimpanzé, notre interlocuteur a indiqué qu’ils vont se concerter avec les guides.
« Tout le monde se réunit et on attribue un nom qui commence par la lettre alphabétique de sa mère, c’est nous qui décidons. Forcément les noms seront en dialecte Manon, parce que les gens de Bossou considèrent les chimpanzés comme l’incarnation de leurs ancêtres. Ce n’est pas forcément que ces noms soient des noms des personnes mais aussi des choses. Le partenaire japonais est saisi pour le baptême mais cela ne peut pas se faire en notre absence et sans notre accord », a-t-il précisé.
Kurpri, le partenaire japonais travaille en synergie avec l’institut de Bossou.