Jadis à la tête des hits parades africains et internationaux, la musique guinéenne a longtemps primée sur plusieurs autres du continent, en s’adjugeant la place de choix tant convoitée dans l’arène musicale. (Photo d’archives)
C’est certain donc que la musique guinéenne a connu ses instants de gloire parmi tant d’autres mélodies qui, la surpasse aujourd’hui, en la reléguant presque au dernier plan et cela au grand regret de ses nombreux admirateurs de par le monde.
A l’écoute des sonorités musicales de ces inspirés ‘’musiciens de devoir’’, aux premières notes, permanentes, s’affichent les délicieuses et captivantes couleurs de notre riche et varié folklore. Ces musiciens, en somme, ont opté pour la conservation et la mise en valeur de notre identité culturelle.
Embellie par des compositions aux sujets édifiants et réceptifs à la perception, la musique guinéenne s’est valorisée sur le support de ses rythmes authentiques. Le pays regorge d’innombrables et inépuisables cadences exploitables à ciel ouvert.
Faut-il avoir le courage et le souci de s’y pencher pour prospecter à la source ? C’est bien le motif qui réanime notre duvet dans cet article.
Surplombant tantôt la Rumba zaïroise ou congolaise, le High life ghanéen, le Makossa camerounais, le Xhosa sud africain, le Ziglibgiti ivoirien, la juju music et Afro beat nigérian, la musique guinéenne à travers son folklore accessible et coloré (Yankadi, Manè Makrou, Tupu sèsè, Yolé, Zaguira…) a séduit plusieurs mélomanes.
C’est à travers de constantes recherches, que les musiciens guinéens ont valorisé le patrimoine culturel et ont fait bénéficier d’honorables rangs à notre pays au cours des rencontres culturelles africaine et internationale.
Du festival d’Alger 1969 au festival panafricain de la jeunesse de Tunis en 1973, en passant par ceux de Lagos 1977 et de Cuba 1978, appelé festival mondial de la Jeunesse et des Etudiants ‘Juven del mundo Cuba es tu casa’’, haut a été porté partout le drapeau culturel guinéen, défendu avec amour et patriotisme par nos artistes dans toutes les disciplines culturelles.
C’est ainsi que les orchestres nationaux et fédéraux d’alors, constamment engagés à défendre les couleurs nationales se sont lancées à la conquête du plus haut sommet pour le folklore guinéen, qu’ils ont interprété avec rigueur et compétence.
Inoxydable, encore agréable à l’écoute, la musique guinéenne d’antan doit être un repère pour l’actuelle génération de musiciens. Car, seul le passé permet de gérer le présent afin de mieux préparer l’avenir.
‘’Pour ainsi accéder aux étages supérieurs, il faut nécessairement passer par les escaliers ou l’ascenseur’’, nous disait feu Maître Kèlètigui Traoré.
Nous sommes contraints d’apprendre les vieilles leçons du passé musical guinéen qui ont permis de réaliser autant d’exploits. Il est évident de nos jours que nos prouesses du passé dans le secteur des arts, de la culture et des sports sont repères et demeurent encore inégalables et difficiles à surpasser.
A l’époque, loin de s’attendre à une rémunération, ni à ces ronflantes dédicaces qui rendent millionnaires pour une nuit ou à tout autre type de faveurs qui ceinturent la génération actuelle, nos musiciens ‘’jalons’’ ont plutôt fouillé, bêché et ensuite caressé les instruments par plaisir et passion.
Certes, une infime partie de musiciens de la génération actuelle, s’enracine pour développer naturellement le folklore guinéen. Ils ont réussi dans de beaux et agréables styles, bien que parfois, des divergences internes où l’esprit de vedettariat, bloque l’évolution d’ensemble au profit de l’individualisme.
Aujourd’hui, le vent du Reggae, du Raga, de la Soul Dance, du Hip Hop, de la Rn b et plusieurs autres rythmes allochtones, pleuvent et dominent cette nouvelle vague de musiciens guinéens.
Etre favorables à l’aspect contact de culture pour éviter l’évolution à vase clos, ne doit cependant pas être un critère qui doit assommer le folklore guinéen.
Au lieu de se cramponner aux chansons dénudées de toute chasteté et aux piètres arrangements, emboîter les gigantesques pas de ces anciens musiciens et suivre les traces laissées, doit être le leitmotiv de la génération actuelle de musiciens guinéens.
Sans jeter la pierre dans le jardin de quiconque, l’indécence, la barbarie et toute autres formes synonyme, couvre la disposition actuelle de plusieurs contenus des chansons qu’engendre ceux qui doivent assurer la relève.
C’est avec nostalgie et cœur plein de tristesse pour tous ces artistes vivants ou disparus, que nous continuons lamentablement d’écouter tous ces vieux plats musicaux guinéens, qui sentent encore bons et très appétissants aux goûts de ces nombreux mélomanes, fans de la musique guinéenne.
Il est primordial de faire un retour à la source, afin de conserver et poursuivre l’exploitation de nos rythmes et chants pour le bonheur de la musique guinéenne.
C’est à ce prix et seulement à ce prix que nous devrions prétendre toucher du doigt la crête musicale ambitionnée.