Après avoir fait reporter sa comparution d’une semaine, l’ancien chef de la Transition Moussa Dadis CAMARA est enfin à la barre pour son interrogatoire tant attendue. Avant d’en venir au sujet ; sa version des faits sur le massacre du 28 Septembre 2009, Moussa Dadis a fait une longue introduction dans laquelle il a exprimé une pensée « pieuse » à l’endroit des victimes de ce massacre, mais aussi à l’endroit de Joseph Makambo qui a perdu la vie « pour [le] sauver ».
Moussa Dadis CAMARA a également rendu hommage à son père, feu Mamadi Koulé CAMARA, « ce chauffeur d’un juge de paix », un homme généreux, de qui d’ailleurs il dit tenir sa générosité à lui Dadis.
Il a remercié le Président Mamadi Doumbouya et son ministre de la Justice pour avoir organisé ce procès. « Mon honneur en dépendait », a-t-il déclaré. Pour Dadis, qui se présente comme un homme sincère, honnête et patriote, rien ne vaut plus que l’honneur. Et de poursuivre en disant qu’il est venu laver son honneur à cause de son patriotisme. « C’est mon patriotisme qui me fait venir ici. Sinon je ne serais pas là. Tout au moins je n’aurais pas accepté de venir. J’avais toute la possibilité d’avoir la nationalité burkinabè », a-t-il dit.
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Perturbé par les allégations
Dans ce préliminaire, Dadis a répondu aux témoignages à charge de son ancien aide de camp et co-accusé Aboubacar Sidiki DIAKITÉ. « J’étais perturbé par ces allégations de nature à me faire passer pour autre chose », a dit Dadis qui contredit Toumba quand celui-ci dit que c’est lui qui lui a donné le pouvoir. « Personne ne m’a donné le pouvoir ; c’est Dieu et toute l’armée guinéenne qui m’ont donné le pouvoir », a-t-il dit. Selon Dadis , Toumba n’était qu’à l’époque un sergent ou un sergent-chef qu’on lui a présenté par la suite. En revanche, il a laissé croire que c’est Claude PIVI dit Coplan qui a joué un grand rôle en sa faveur. « Lorsque Issa (CAMARA) faisait la liste, il a dit à Dadis, comme toi tu as fait l’économie et les finances, tu vas être le ministre de l’Economie. Claude PIVI s’est levé et il a dit : ‘’ quoi ? Vous n’avez pas vu tout ce que le capitaine Dadis a fait ici [sous le Président Conté]… Je n’ai rien, Issa n’a rien dit, le général KONATÉ n’a rien dit », a-t-il dit.