Après la victoire deux buts à zéro contre l’Ethiopie, Kaba Diawara s’est présenté devant la presse sourire aux lèvres. Même s’il a déploré l’éternel manque de réalisme de son équipe, c’est un entraîneur fier de ses joueurs qui a répondu aux questions des journalistes. Guinéenews a recensé pour vous l’essentiel de ces réponses…
Sur le message qui aurait motivé les joueurs…
J’ai juste dit au joueur qu’il y a quatre mi-temps. On vient d’en faire deux. On est juste à la mi-temps, il faut alors se préparer pour le prochain match qui nous attend lundi.
Quel regret en dépit de la victoire…
On va faire la fine bouche. Si vous voulez, on aurait aimé mettre plus de buts parce qu’on a réussi à se créer cinq à six occasions vraiment nettes. On aurait aimé se faciliter le match en rentrant à la mi-temps avec deux ou trois buts de plus pour être un peu plus tranquille et ne pas puiser dans les ressources physiques. Parce qu’on joue dans trois jours et ça sera aussi une journée importante.
Le geste (apparemment de colère ; en jetant le maillot) de Moriba à sa sortie…
Moi je n’ai pas vu ça (rire). Moi, je lui ai dit un mot à l’oreille en lui disant simplement : ne t’inquiète pas parce qu’on joue lundi. C’est pour ça qu’il sort… Il était un peu fatigué. Après, ce qu’il a fait, je ne l’ai pas vu. Même s’il a fait ça, je pense que c’est un jeune joueur, il avait envie de jouer, il avait envie de marquer. Je pense que ça se résume à ça. Faut pas faire plus gros que ce qui se passe. On voit cela chaque weekend en championnat, c’est des joueurs qui en ont du caractère, de l’envie. Moi, je prends ça sur une forme de motivation. Il veut marquer, il n’a pas pu marquer… On va discuter de cela à l’hôtel.
Le problème de réalisme de l’équipe…
Je ne sais (pourquoi ce manque de réalisme). Ça va devenir mystique maintenant. On est tous croyants, c’est la période du Ramadan, il faut donc se concentrer (sur la prière), il faut beaucoup prier (ndlr : sourire), et on va beaucoup travailler. On a travaillé l’animation offensive toute la semaine et croyez-moi, ça rentrait beaucoup. Et le message que j’ai passé avant le match c’est d’essayer de tuer le match le plus tôt que possible. On a essayé, mais on a marqué qu’un seul but en première mi-temps…On n’y arrive pas, mais croyez-moi on travaille beaucoup là-dessus. J’espère que ce 2-0 à zéro va nous servir de déclic pour se rendre facile les prochains matchs.
Le retour de François…
Ce retour se conclut par un but. Je crois qu’il a même tiré deux fois sur le poteau. Avant le match on avait dit qu’on allait mettre de la vitesse sur les côtés. Lui et Morgan, je crois qu’ils ont ça (la vitesse). J’ai des qualités qui nous manquaient et qu’on a retrouvées. On l’a vu, cela n’est pas forcément synonyme de but, on l’a vu. On a ce problème là (de marquer les buts). Mais lui, il est là pour nous apporter sa puissance, sa vitesse, son pied droit […] ça marché et on est content…
Sehrou Guirassy sur le banc ; un choix tactique ou il n’est pas encore prêt ?
On n’a pas pris le risque. En fait, le plan était que quand on n’a pas besoin de lui, on ne le fait pas rentrer. Et comme juste avant de rentrer c’est Bayo qui a marqué, on a donc décidé d’attendre et voir si on aura besoin de lui au prochain match. Mais si on a pas besoin de lui on ne le fera pas jouer parce qu’il a encore un peu mal et on a pas besoin de prendre un risque pour que sa blessure s’aggrave par la suite. Là, il court, il tape dans ballon, mais on va attendre un tout petit peu. La victoire nous conforte dans le choix. Il faut faire attention aux joueurs et la priorité c’est vraiment la santé des joueurs.
Son retour (de Guirassy) va-t-il redistribuer les cartes ?
De toute les façons, j’avais dit qu’on va jouer avec le 4-3-3 guinéen. Aujourd’hui on a les armes pour ça. Moi, je n’étais pas contre ce système, loin de là. Et les joueurs ont prouvé qu’ils pouvaient bien jouer dans ce système et créer beaucoup d’occasions. Que ce soit Bayo ou Guirassy, c’est deux joueurs qui ont un peu le même profil. Aujourd’hui, la Guinée doit être très fière d’avoir deux joueurs de ce calibre. Ils sont capables de garder la balle, d’aller en profondeur et de marquer des buts. Aujourd’hui, c’est Bayo, demain ça sera peut-être Sehrou. En tout cas on a deux joueurs qui peuvent jouer ce poste d’attaquant de pointe…
Décryptage de Tokpanan DORÉ, notre Envoyé spécial au Maroc