Mory n’a que 2 ans, mais le petit garçon doit déjà mener un immense combat : lutter contre la malnutrition aiguë.
Mory, est un enfant doux, joyeux, joueur, mais aussi parfois fatigué, avec des difficultés à se mouvoir. Ses bras sont chétifs, ses petits cheveux tombent facilement et des lésions cutanées sont apparentes au niveau de son visage. Mory, âgé de 2 ans, souffre de malnutrition aiguë, il pèse seulement 8 kilos alors que pour sa tranche d’âge et sa taille, il devrait peser environ une douzaine de kilos. Comme lui, environ 350 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë en Guinée.
Mory est le petit dernier d’une fratrie de neuf enfants. Sa maman explique que peu de temps après la naissance de son dernier fils, les médecins ont remarqué qu’il était malade. Elle-même en mauvaise santé, son lait ne suffisait pas à nourrir correctement son enfant. Pour se rétablir et pour que son lait puisse s’enrichir, elle a reçu une aide alimentaire. Malheureusement, la santé de Mory ne s’est pas améliorée. » Mon enfant avait toujours de la fièvre, il était chaud, il ne mangeait pas et il était très fatigué. J’habite Siguiri, là-bas, les traitements n’ont pas aidé mon fil à guérir, je suis donc venue à Conakry chez ma sœur pour qu’elle m’aide, elle m’a orienté au centre de santé Saint Gabriel. »
Pour reprendre du poids, Mory doit manger plusieurs fois par jour des Aliments Thérapeutiques Prêt à l’Emploi (ATPE). C’est un produit facile à manger, composé d’arachides et de lait, riche en vitamines, minéraux, lipides, protéines et qui permet de sauver la vie des enfants. Pour qu’un enfant de moins de 5 ans puisse retrouver un poids dans la norme, le traitement à base d’ATPE doit durer en moyenne entre 6 à 10 semaines.
Pierre, Responsable du service nutrition au Dispensaire Saint Gabriel, précise que lors de la première consultation de Mory, en regardant son poids, sa taille et son périmètre brachial, il a été déclaré en situation de malnutrition aiguë sévère. » Les enfants de moins de 5 ans passent tous par le service nutrition. On surveille leur poids, leur taille, leur vaccination, on regarde s’ils ont des œdèmes, on échange avec les mamans sur l’alimentation des enfants, on parle aussi de l’allaitement exclusif et de l’importance de la diversification alimentaire. Nous faisons beaucoup de prévention pour prévenir la malnutrition. Par mois, on détecte environ 30 à 40 enfants malnutris dans notre service. En Guinée, il y a de la pauvreté et un manque d’information au sujet de l’alimentation qui favorisent la malnutrition.