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Moralisation de la gestion publique en Guinée : les prébendiers dans le purgatoire (édito)

Décidément la fin du purgatoire pour les présumés fossoyeurs de notre économie n’est pas pour demain. Du moins si l’on se fie à ce qui se trame du côté de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), et dans certains Tribunaux de première instance, aiguillonnés par le sourcilleux procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, Charles Wright.

Le limogeage dans la soirée du lundi 24 janvier 2022, d’une dizaine de hauts cadres de l’administration publique qui trônaient à la tête de grosses boites, pour des faits présumés de corruption, s’annonce comme un signe avant-coureur de la descente aux enfers, qui a débuté pour les bandits à cols blanc, avec l’avènement de la Crief.

Ces cadres dont certains venaient à peine d’être promus dans leurs nouvelles fonctions rejoignent ainsi sur le banc des suspects, la horde de personnalités hors-sol, qui ont vu le ciel leur tomber sur la tête, de manière abrupte, à la faveur de la chute du président Alpha Condé. Un véritable signe des temps.

Qu’ils soient anciens ministres de la république, directeurs de régies financières ou dirigeants d’EPA et d’EPIC, l’avenir s’annonce dorénavant en pointillé, pour tous ces intouchables d’antan.

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Loin de nous toute idée de jouer les Cassandre, on peut toutefois s’attendre à ce que les autorités de la transition remettent les choses à l’endroit, en termes de lutte contre le vol de deniers publics. C’est dans cette optique que la CREI a été mise en branle. Ces membres jurent d’y aller sabre au clair contre les prédateurs de notre économie.

Parmi les dossiers brûlants qui ont déjà atterri sur le bureau de la CRIEF, figurent ceux relatifs au démantèlement et la vente des rails, le fameux fonds koweitien, l’audit de la BCRG. Au total 16 « cold cases », datant de la deuxième république, viennent se greffer à des cas de malversations survenues sous l’ère Alpha Condé. Allant des magouilles autour de la masse salariale des fonctionnaires, au gonflement des effectifs dans certaines universités, en passant par les parfums de corruption à EDG et Lonagui, qui ont embaumé la cité à un moment donné. La liste est non exhaustive.

Il revient à la justice de démêler le vrai du faux dans ces affaires de présumés « de détournements de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, recel, vol aggravé, enrichissement illicite, corruption, abus d’autorité, blanchiment d’argent et complicité ». A l’allure vont les choses, il faut s’attendre à ce que cette opération mains propres puisse produire les résultats escomptés. Pour ça, il va falloir compter sur la détermination du procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, qui s’est engagé à mettre un point d’honneur dans cette opération d’envergure contre les prébendiers. Une première en Guinée. Pays qui tient le haut du pavé en matière de corruption dans la sous région.

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