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Mont Nimba: Quand les populations de Bossou célèbrent la naissance d’un chimpanzé

Il y a de cela plusieurs années que les populations de Bossou et celles environnantes vivent en parfaite harmonie avec un groupe de chimpanzés.  Situé au sud de la Guinée dans la préfecture de Lola, les trois collines de Bossou sont l’une des zones de la biosphère du mont Nimba et dont la riche  biodiversité attire le tourisme. Ces chimpanzés, exceptionnels de par leur ingéniosité, étaient  restés pendant plusieurs décennies sans faire de mise bas, d’où la joie qui s’est emparée des habitants de Bossou, en apprenant récemment la naissance d’un petit dans la famille de ces singes.

Rencontré le dimanche 22 novembre dernier, le sous-préfectoral s’est dit heureux par cette naissance qui a redonné le sourire aux citoyens riverains mais aussi aux cadres de l’Institut de recherche environnementale de Bossou.

« Dès que je suis arrivé à la tête de cette circonscription, j’ai cherché à rencontrer d’autres citoyens (les chimpanzés) pour les saluer. J’étais très content ce jour. Mais j’étais frustré quand on me disait que ces chimpanzés ne faisaient pas d’enfant et que d’autres étaient à l’âge de ménopause. Les femelles qui sont dans cette cellule sont presque ménopausées. Sauf une femelle qui  y était, qu’ils appelaient Fanlé. C’était donc une inquiétude, compte tenu du fait que la cellule de Bossou regorge une espèce de  chimpanzés qu’on ne voit nulle part dans le monde », a rappelé notre interlocuteur.

Qui dans la même lancée a mis l’accent sur l’attrait exercé par ces chimpanzés sur l’industrie touristique de notre pays.

« Si ce n’était pas la présence du coronavirus, nous recevons un grand nombre de touristes qui viennent contempler le comportement sapience des chimpanzés de Bossou, parce qu’ils sont très inspirés comme des humains. Alors si on apprenait qu’ils ne font pas d’enfants, on craignait pour leur disparition. Tout le monde pensait à ça, et c’était là un point de frustration. Mais à partir du moment où on apprend qu’il y a une femelle qui a mis bas, c’est une réjouissance. Quand on a appris la nouvelle, au village c’était une fête à Bossou », s’est réjouit le sous-préfet Aboubacar Kéita.

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Qui dit avoir informé toutes les autorités régionales et préfectorales de la mise bas de ce mammifère.

Le sexe du nouveau né est encore méconnu, selon lui. « Comme le chimpanzé est trop collé à sa maman, on ne peut pas déterminer son sexe. Mais d’ici un mois ou deux, on va déterminer son sexe et nous verrons par la suite, quel est le nom qu’on va lui donner. En plus des autorités guinéennes, le Japon est aussi informé. Je pense qu’ils viendront pour qu’on puisse organiser le baptême pour ce chimpanzé. Nous espérons qu’il soit une femelle car cela  permettra plusieurs autres naissances et la population s’agrandirait », a-t-il souhaité.

Interrogé à propos de cette naissance, le Directeur adjoint de l’institut de recherche environnementale de Bossou, Paul Lamah, a expliqué les circonstances de la découverte de cette mise-bas.

« C’était le jeudi 13 novembre 2020, que j’ai regroupé les guides pour organiser ce qu’on appelle le monitoring ou suivi des chimpanzés, parce qu’avec l’apparition du coronavirus, la visite des chimpanzés était interdite, afin d’éviter d’éventuelles contaminations. On n’avait donc pas assez de renseignements pendant tout ce temps. Les guides se sont rendus sur le terrain le vendredi 14 novembre. C’est ce jour qu’on a constaté que la femelle qu’on appelle Fanwa a effectivement fait une mise bas. La communauté de Bossou, plus nous les travailleurs de l’UREV, étions tous contents. Parce qu’il y a de cela très longtemps, qu’il n’y avait pas de mise bas au sein de cette communauté de chimpanzés. Si on arrive à un tel résultat aujourd’hui, cela dénote que les travaux de restauration que nous sommes en train d’effectuer portent fruit », a-t-il salué.

Selon certains observateurs, les chimpanzés de Bossou ne s’accouplent pas en la présence des personnes  et accusent les guides d’être toujours près d’eux. D’autres affirment d’ailleurs qu’ils ne s’accouplent point. À cet effet, le directeur adjoint de l’institut de recherche environnementale  précise en ces termes : « Les animaux se répartissent et couvrent  les trois collines de  Bossou, même au-delà. Cependant par semaine, on ne peut qu’organiser un suivi des chimpanzés, deux jours dans la semaine. Et c’est généralement la matinée où ils sont plus ou moins actifs ou alors ils sont auprès des nids d’abord, et ça c’est généralement la soirée. Sinon ce n’est qu’à l’arrivée des touristes que  les gens vont visiter les chimpanzés. Mais tout de même, quand les gens disent que les guides sont fréquemment avec les chimpanzés et que c’est ce qui fait qu’ils ne s’accouplent pas, ça c’est une hypothèse qu’on ne peut ni confirmer ni infirmer tout de suite avec exactitude. Ce sont des chimpanzés de la même lignée qui ne s’accouplent pas. La femelle a dû s’accoupler avec d’autres chimpanzés qui ne sont pas de la même lignée qu’elle », a-t-il  expliqué.

Paul Lamah note que des moyens sont en train d’être réunis pour archiver cette mise-bas.  « Nous avons informé le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui est notre hiérarchie et les partenaires. Nous sommes en train de voir comment archiver cette mise-bas qui est un sujet de joie pour la commune rurale de Bossou et pour nous les travailleurs de Bossou », a indiqué M. Lamah.

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