Jusque-là, désigné par son chef de département pour assurer l’intérim de Dr Ibrahima Adama Camara, directeur national des Transports Terrestres sortant, admis à faire valoir ses droits à la retraite, voilà qu’un décret du Chef de l’Etat a confirmé M. Mamoudou Kéita à ce poste.
- Kéita était précédemment, le directeur général adjoint de l’AGUISER (agence guinéenne de la sécurité routière). Pendant toute la période de l’intérim, il a cumulé les deux fonctions. En tant que Directeur National des Transports Terrestres (DNTT), il est secondé dans ses nouvelles charges par madame Bah Madina Diawara anciennement au BSD du département des Transports qui, elle-même, a remplacé Hadja Aissatou Gallis Diallo, admise à la retraite.
Cette confirmation du Directeur National des Transports Terrestres vient à point nommé, pour booster encore plus, les activités d’un secteur aussi essentiel que celui des transports terrestres. Le promu est un jeune cadre, né le 29/12/1984. Mais, comme le dit l’adage qui s’applique bien à son cas : « la valeur n’attend point le nombre des années. » Ce vocable illustre parfaitement le profil de M. KEITA Mamoudou qui est un expert de haut niveau, dans le domaine de la prévention et de la sécurité routières, de la mobilité urbaine, des transports et annexes. Son cursus permet de le démontrer.
Marié et père de trois enfants, M. Kéita est sociologue du développement. C’est un produit de l’enseignement supérieur guinéen. Il a fait ses armes à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia (2005-2009), où il a obtenu sa Maîtrise en ‘’Sociologie’’. Ce premier diplôme n’a pas étanché sa soif du savoir. Aussi, a-t-il poursuivi les études universitaires jusqu’à décrocher, successivement, un Master recherche ‘’Géographie et Aménagement-Espace, Sociétés et Territoires’’, Université Paris Est Créteil (2010-2012) ; un Diplôme Universitaire (DU) Post-Master ‘’Expertise internationale-Villes en développement ’’ Université Paris Est Marne-La Vallée (2012-2013) et un Master professionnel ‘’Développement local-Acteurs sociaux et dynamiques spatiales’’ Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (2013-2015).
Au terme de ses études, il a encore suivi des Formations complémentaires certifiées en « Gestion de Campagnes de sécurité routière en Afrique » et « Mobilités urbaines en Afrique » et participé à des événements professionnels dans la région, en lien avec « la mobilité, les transports routiers, la sécurité routière, l’aménagement et la gestion urbaine. »
Ses expériences professionnelles traduisent éloquemment, le niveau de spécialisation auquel il est parvenu, dans le domaine de la sécurité routière. Ainsi, peut-on ajouter qu’il a été assistant-chargé de projet pendant son Stage de fin d’études du DU Post Master, à Dakar ; Stakeholders de la Plateforme de dialogue du Projet Safer-Africa en Guinée et en Côte d’Ivoire ; Expert National Sécurité Routière au sein du projet, Gouvernement guinéen et PAST-UE(Projet d’Appui au secteur des Transports-Union Européenne) ; Président-Fondateur de OBSERMU (observatoire guinéen de la sécurité routière et de la mobilité urbaine); Directeur Département Etudes, Planification, Statistiques et Evaluation à l’AGUISER (Agence Guinéenne de la Sécurité Routière), puis Directeur Général Adjoint de la même institution & Coordonnateur National des données d’accidents de la route, pour le compte de l’OMS.
Un choix justifié à tous points de vue
La nomination de ce jeune cadre à la tête de la Direction Nationale des Transports Terrestres (DNTT), traduit la volonté des autorités, d’outiller l’administration centrale en ressources humaines compétentes et à même d’atteindre les objectifs fixés. Cela répond à l’esprit de la refondation des services publics qui se poursuit actuellement. On comprend alors pourquoi les autorités accordent une grande attention à mettre cette dynamique engagée, en corrélation parfaite avec le niveau de performance des cadres dirigeants des services publics.
L’un des grands défis qui attendent le nouveau promu, reste le fait que jusqu’à maintenant, les transports qui s’effectuent à travers le territoire, sont essentiellement routiers. Avec toutes les conséquences que pareille situation entraîne. Une réalité qui va certainement évoluer pour voir éclore et se développer, dans un avenir proche, d’autres modes de transport, tout autant importants et surtout nécessaires au décollage économique et social du pays.
En tant qu’institution chargée d’élaborer la politique nationale du pays, en matière de transports, la direction nationale des transports terrestres (DNTT) constitue le fer de lance du département du même nom. C’est d’ailleurs elle qui initie, impulse, coordonne et contrôle toutes les activités qui concourent à la réalisation effective et parfaite de l’ensemble des mouvements de transports terrestres, au sens physique et réglementaire du terme.
Pour les institutions et les citoyens elle est le référentiel, en tout ce qui a trait aux transports terrestres : tous genres, modes d’exploitations et destinations confondus. Nous ne nous focaliserons pas sur les prérogatives dévolues à la DNTT. Mais, nous n’allons pas non plus, occulter l’impact certain qu’elle a, sur la vie nationale. C’est un secteur très sensible qu’il faut manipuler avec beaucoup de soins, d’écoute et d’anticipation. Les autorités semblent bien le comprendre. Elles ont très tôt intégré le secteur dans leurs priorités.
C’est dans ce cadre que se place la réorganisation systématique des transports sur le territoire national. Cette vaste entreprise qui est mise en œuvre depuis 2021, concerne plusieurs volets y afférents.
Nous citerons, entre autres, l’instauration du permis de conduire biométrique, la qualification de la formation à la conduite automobile et motocycliste, la redynamisation des auto-écoles, la réimmatriculation du parc automobile national, etc.
Chacun de ses volets pris isolément constitue une immense activité, tellement que les transports terrestres ont été longtemps gangrénés, corrompus et vidés de leur contenu. Toutes choses qui ont décrédibilisé notre pays à l’échelle sous-régionale et même au-delà, mais aussi qui ont fait perdre à l’Etat, des ressources financières énormes, du fait de la non maîtrise des statistiques de son parc automobile. Et ceci expliquant cela, la dévalorisation de la formation par l’achat des permis de conduire auprès des faussaires, a largement contribué à accroître les accidents.
C’est donc, un immense chantier qui attend le nouveau directeur national des transports terrestres. Qu’il le réussisse est tout le mal que nous lui souhaitons.