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Ministère de la Justice : quand des avocats jugent la nouvelle Secrétaire générale

Promue Secrétaire Générale du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme le samedi 1er janvier 2022, madame Irène Marie Hadjimalis qui était jusque-là présidente de la première Chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’Appel de Conakry, est une juge dont la bonne réputation à gérer les dossiers avec dextérité et célérité fait presque l’unanimité auprès des avocats.

 » Chaque fois qu’elle était saisie d’un dossier, les avocats étaient persuadés, dans leur majorité que le droit serait dit et qu’elle ne céderait à aucune forme de pression « .  Tels sont les témoignages de l’ancien bâtonnier, Me. Mohamed Traoré à propos de celle qui a remplacé Me. Moriba Alain Koné au poste de Secrétaire général du ministère de la Justice.

Si Irène Marie Hadjimalis est appréciée par les avocats, c’est à cause de l’impartialité qui a toujours caractérisé ses décisions. Même au moment où la justice guinéenne était si décriée, surtout durant les derniers mois du régime d’Alpha Condé, elle était parmi les rares magistrats à forcer le respect des justiciables. « Je suis très avare en compliments à l’endroit des magistrats. Dans ma carrière d’avocat (il est avocat depuis près de 20 ans), c’est celle-là qui m’a vraiment impressionné. Il est arrivé à la Chambre qu’elle présidait de rendre des décisions dans des dossiers parfois très politiques. Mais, elle n’a jamais tenu compte des décisions, elle a toujours rendu ses décisions conformément à ce qu’elle pense conforme à la loi, conformément à sa conscience. Ce n’est pas toujours fréquent au sein de la magistrature où les gens sont plus préoccupés par leur maintien à leur poste ou par le souci d’obtenir des postes ‘’ plus juteux ‘’ », a renchéri Me. Traoré.

Les dernières décisions de madame Irène Marie Hadjimalis à la Cour d’appel de Conakry ont démontré qu’elle n’a nullement peur de dire le droit en toute circonstance. Parmi celles-ci, l’infirmation des   ordonnances de saisie conservatoire et d’interdiction de sortie rendu contre la compagnie SBG par l’ancien juge d’instruction du 5ème cabinet du tribunal de première instance de Kaloum, Mohamed Lamine Diallo. Une source proche de ce dossier a indiqué à Guinéenews que ces deux ordonnances violaient clairement la loi car elles ont été rendues avant même que les accusés ne soient entendus.

« Pour moi, c’est une grande chance pour l’actuel ministre de la Justice de l’avoir comme Secrétaire général de ce département stratégique. Je suis sûr et certain qu’elle n’acceptera pas la transmission des instructions de l’exécutif dans les affaires judiciaires comme cela a été sous Alpha Condé. Je suis convaincu qu’elle fera en sorte que l’indépendance consacré dans les textes soit une réalité dans les palais de justice », reste persuadé, pour sa part, Me. Pépé Antoine Lama, qui n’a pas tari d’éloges sur la compétence, la bonne probité morale, le courage et l’indépendance de la nouvelle Secrétaire générale. « Depuis 2012, j’ai commencé à la pratiquer quand elle était conseillère à la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Conakry… Depuis cette date, elle s’est davantage affirmée avec des décisions courageuses, professionnelles et toujours impeccables d’inspiration. Dans le combat contre le troisième mandat d’Alpha Condé, elle a pris ses responsabilités de juge indépendante à chaque fois qu’elle avait été saisie dans le cadre des dossiers que nous avons qualifiés de dossiers politico-judiciaires. En mars 2020, c’est elle qui a eu le courage, avec ses conseillères, de remettre en liberté Sékou Koundouno et Ibrahima Diallo… », indique Me Lama.

 Avec l’arrivée de cette valeur sûre du monde juridique à l’administration centrale du ministère de la Justice, les acteurs de la justice espèrent que l’exécutif respectera l’indépendance du judiciaire et que les immixtions dans les affaires judiciaires cesseront.

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