La SAG (société anglogold ashanti de Guinée) passe un mauvais temps en termes de performance. La non atteinte des objectifs de productivité et l’endettement de plus de 65 millions de dollars US sont les maux dont souffre le fleuron de l’industrie minière, située à Siguiri a appris Guineenews© de sources officielles.
Pour connaître les problèmes dont la SAG est confrontée en ce moment, votre quotidien électronique a approché Abdourahmane Diaby, son directeur. « Depuis plus de 8 mois, la SAG n’a pas atteint son objectif de production. Avec ces pertes de production, la SAG s’est endettée d’une somme de 65 millions de dollars envers une banque extérieur pour achever la construction de l’extension de l’usine. Il y a des successions d’événements qui ne nous permettent pas d’atteindre nos objectifs. Tellement que le moment est difficile, pour la première fois de son histoire, la SAG a eu à repousser le paiement de nos grands contractuels. Le pire est qu’il y a des entreprises qui nous ont informé que nous sommes tellement endettés à leur niveau que ça devient compliqué comme la pharmacie Nouni de Siguiri ou nos travailleurs se ravitaillent en médicament », a déclaré M. Diaby sans autres détails qui ont conduit l’entreprise à cet état de fait.
Pourquoi, il y a une baisse de la production ?
Le directeur général n’ayant donné aucune explication sur la baisse de productivité, dans le but de mieux comprendre le retard dans l’atteinte des objectifs de production la rédaction locale s’est orientée vers un employé bien placé au sein de la SAG. Dans ses explications, cet employé qui a strictement requis l’anonymat, a mis à l’index l’échec de la construction de la nouvelle usine et le changement du chef personnel au sein du département « processing » comme cause essentielle de la baisse de la production avant d’évoquer les conséquences négatives de celui-ci sur la productivité de l’usine.
« C’est vrai, il y a une baisse de la production au niveau de la SAG. Cele est le résultat d’un changement de chef à la tête du département processing depuis le mois de juin 2018. Et pourtant, il n’ya pas de baisse de volume de minerai à la SAG (35.000- 38.000 tonnes de minerais traités par jour). Mais le problème est qu’on ne parvient pas a extraire l’or dans ce minerai depuis 11 mois, c’est pourquoi il y’a une rétrogradation. La nouvelle usine qui, initialement, coûtait 120 millions de dollars américains et qui est aujourd’hui évaluée à 172 millions de dollars US a connu un échec à cause des pannes incessantes des machines. Du coup, elle n’arrive pas à répondre aux attentes par rapport à la production. Ces pannes sont liées aux fautes de la direction qui a confié la construction de cette usine à une société du nom de BATMAK qui l’a sous traité avec deux autres petites sociétés (Groupe five et WBHO) parceque le coût de la main d’oeuvre est moins chère alors que la SAG à toujours confié la construction de ses usines à l’entreprise SCENET », a clarifié cet employé sous le sceau de l’anonymat.
En plus de l’échec de la nouvelle usine, une autre source évoque la santé économique de la société par rapport à la gestion de sa ressource humaine dont les heures de travail ont augmenté due au fiasco. « A cause de ce problème, le coût de production a flambé, les travailleurs de l’usine sont actuellement postés avec une rotation de 24 heures sur 24 heures ; l’usine est en train d’être colmatée avec des coûts supplémentaires », a-t-elle déclaré.
L’inquiétude des autorités sur une possible chute de la société.
Cette situation de crise anime les débats dans la cité, à cause du nombre d’emploi que cette société absorbe en son sein. Les autorités s’inquiètent. « Acceptons de sauvegarder cette société, car l’avenir de la préfecture en dépend. Surtout qu’elle est créatrice d’emploi et elle participe à beaucoup d’activités communautaires », a de son côté déclaré Sinè Magassouba secrétaire général chargé des collectivités décentralisées.
La SAG existe en Guinée (Siguiri) depuis plus de deux décennies. Elle a plus de 100 sociétés de sous-traitance et 4000 employés. Elle a des filiales au Ghana, en Tanzanie, au Mali et ne République Démocratique du Congo.