Après plusieurs années, la Société des Bauxites de Guinée (SBG) entre enfin dans la phase d’exploitation de la mine de bauxites de Garafiri dans la région de Kindia. Le minerais sera exporté à partir du port de Konta dans la préfecture de Forécariah avec une distance d’environ 200 kilomètres.
D’après Michel André, directeur technique du terminal de SBG, le terminal de konta fait environ 6 ha et 100 mètres de large.
«Il a un quai métallique qui fait environ 100 mètres de fond, ceci nous permettra grâce à des convoyeurs mobiles de charger la bauxite sur des barges jusqu’à huit mille tonnes.. Ces barges rejoindront l’embouchure du fleuve mélakoré. Ils chargeront un kepsage qui a une capacité d’environ 200 mille tonnes. Grâce à des rotations régulières et pérennes, nous chargerons un kepsage d’environ 7 à 10 jours. Ceci nous permettra d’exporter nos bauxites au profit de nos clients», a-t-il expliqué.
Dans la même logique, le Directeur général de la SBG, Samir Idriss Ouaggag a annoncé que dans les semaines à venir, ils vont entrer en exploitation. « Nous sommes sur les derniers préparatifs d’un projet qui a mobilisé beaucoup de ressources en mettant en place des infrastructures nécessaires pour l’exportation de la bauxite qui est la première phase de notre projet», a-t-il dit.
Poursuivant, il a laissé entendre que la SBG est un projet ambitieux qui n’aurait pas été possible sans le concours de l’Etat. «Nous avons conclu une convention de concession pour l’exploitation dans un premier temps de la mine située à Garafiri et dans un deuxième temps, c’est un projet de transformation de la bauxite pour augmenter la valeur ajoutée dans le pays. La première phase démarre, celle d’exploitation de la bauxite, à un niveau de trois millions de tonnes par an. La deuxième phase va commencer aussitôt qu’on a démarré la première phase pour faire la transformation de la bauxite. Il s’agit d’une usine de transformation dans la zone de Konta (…)», a-t-il fait savoir.
S’exprimant sur le sujet relatif au respect du contenu local, M Samir Idriss dira ceci : «Ce point est extrêmement important pour nous. Nous l’avons intégré complètement dans notre mode de fonctionnement non seulement au niveau des ressources humaines mais aussi, dans la promotion des talents locaux. Nous avons un niveau d’expatriés extrêmement faible au niveau de la direction générale. Nous travaillons avec des entreprises et des prestataires guinéens…», a-t-il insisté.
Pour sa part, Alpha Oumar Tely Diallo, directeur associé santé et sécurité de la SBG rassure : «nous sommes en phase finale des préparatifs pour démarrer le transport de la bauxite. Toutes les positions sécuritaires et sanitaires sont prises. Un personnel qualifié est mobilisé pour assurer l’ensemble du trafic. Nous avons fait une évaluation du risque sur l’ensemble du trajet, notamment au niveau des interjections. A cela, s’ajoute une sensibilisation communautaire».
Interrogé, Abdoulaye Aw, ingénieur des ponts et chaussées au sein de la SBG a abondé dans le même sens. «C’est une route d’environ 200 kilomètres de long, 15 mètres linéaires de large plus 1,5 mètre fois deux d’accotement. Sur cette route, nous avons plus d’un million cinq cent mille mètres cubes de mouvement de terre, avec beaucoup d’ouvrages transversaux et des ponts. Toutes les dispositions sont prises par rapport à la gestion des nuisances notamment la poussière», a-t-il rassuré.
C’est le même son de cloche chez Abdourahamane Condé, ingénieur de mines et également directeur de la mine de SBG. «Nous avons une mine dont le gisement est bauxitique. Pour le premier bloc, nous avons une durée de vie de 10 ans, la teneur est supérieure à 45%. La superficie du premier bloc est de 30 à 50 hectares », a-t-il indiqué.
Les communautés riveraines représentées par Mamadouba Soumah, président du district de Sangoyah ont vivement salué la venue de la SBG dans leur localité.
«La SBG a rénové complètement nos différentes écoles. Elle en a construit d’autres où il n’y en avait pas. Elle nous a donné des forages un peu partout. Nous voulons que la SBG embauche nos fils qui ont des métiers. Il y en a parmi eux, qui ont appris la menuiserie, la maçonnerie, la plomberie et d’autres ont appris d’autres choses. Nous voulons que la SBG tienne compte de la pollution. Qu’elle construise un hôpital pour soigner les victimes de la pollution. Nous voulons que la SBG nous donne un collège. Nous voulons que la SBG nous assiste dans nos différentes cultures», a-t-il souhaité.
Et d’enchaîner : « à notre tour, le premier qui se lèvera contre la SBG, il trouvera tous les neuf districts sur son chemin. C’est nous qui avons fait appel à SBG. Elle a répondu à l’appel pour nous aider. Donc, le fait qu’elle soit venue, nous ne pouvons aussi que l’aider à prospérer. Nous ne demandons pas qu’elle nous trouve des sacs de riz, nous voulons seulement qu’elle nous assiste dans nos activités agricoles.»