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Menace à la santé publique : la Guinée met en place Médicrime pour lutter contre les faux médicaments

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique en collaboration avec le HCGN-DJM (Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale et la Direction de la Justice Militaire) a officiellement mis en place ce vendredi 14 décembre une brigade de répression des produits médicaux illicites et portant atteinte à la santé. C’est la cour de l’Escadron Mobile No3 de Matam qui  abrite le siège de cette première brigade spécialisée dans la lutte contre les faux médicaments, a constaté sur place Guineenews©.

C’est le lieutenant Dr. Mamadouba Fougué Camara qui a, désormais, la lourde charge d’assurer la gestion de cette brigade Médicrime.  Selon lui, si nous convenons qu’un médicament est destiné à soulager, à guérir et à sauver la vie, il ne peut être que de qualité. « Le grand malheur et voire paradoxe, est que ces faux médicaments  suivent leur marche tous les jours. Ils sont devenus une menace à la santé publique et au développement de la nation », a-t-il déploré.

 

A en croire Dr. Fougué Camara, ces faux médicaments font 700 mille décès par an  dans le monde tout en compromettant l’efficacité des autres médicaments de qualité. « Les faux médicaments nuisent non seulement le système de santé du pays mais aussi, la survie de la population », a-t-il fait savoir.

 

Pour rappel, Dr. Camara a indiqué que c’est dans le souci de protéger la population, que le Chef de l’Etat, Alpha Condé, a ratifié la convention internationale Médicrime le 4 avril 2012. «Ainsi, la Guinée est devenue le premier pays africain et cinquième au monde. C’est à travers la Guinée que la convention Médicrime est rentrée en vigueur dans tous les pays du monde», a-t-il expliqué avant de faire savoir que la convention Médicrime est l’unique instrument juridique au monde qui criminalise les faux médicaments et les infractions menaçant la santé publique.

 

S’exprimant la mission de Médicrime, Dr. Fougué a déclaré qu’il s’agit de lutter contre la criminalité relative à la contrefaçon des médicaments et des atteintes à la santé publique. «La brigade va veiller au respect et à la mise en œuvre  des dispositions Médicrimes en Guinée (…).  Selon l’OMS, si rien n’est fait dans la vision de 2050,  il y aura 10 millions de décès par an dont 5 millions en Afrique qui seront liés aux faux médicaments», a-t-il dit.

 

Prenant la parole, le général Ibrahima Baldé, le Haut commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire a fait comprendre que les marchés locaux refoulent des faux médicaments d’où il ignore leurs provenances.

«Le siège de la brigade Médi-crime est à environ 300 mètres du grand marché de Madina. C’est possible, sans aucune ordonnance médicale, de se procurer de toute sorte de médicaments à condition que vous ayez  une petite économie. Nous nous demandons d’où sont venus ces faux médicaments et quels sont leurs itinéraires. Comment ils sont vendus et utilisés. Il faut que nous donnions la force à la loi à travers le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique pour que nous préservions le strict minimum de la santé de nos populations», a-t-il martelé.

 

Plus loin, le général Baldé a affirmé que c’est une lutte internationale. «Nous n’allons pas continuer à croiser les bras. Le président de la République a déjà donné son accord de principe. Il revient à nous autres, chacun dans son domaine de jouer le rôle qui est le sien,  de débarrasser notre pays des faux médicaments», a-t-il lancé.

 

Dans son allocution de circonstance, l’ambassadeur de France en Guinée, SEM Jean-Marc Grosgurin a souligné qu’il s’agit de protéger les populations guinéennes de l’utilisation ou de la consommation des médicaments contrefaits. «On peut avoir des conséquences néfastes en utilisant les médicaments de qualité sans prescription. La mise en place de cette brigade est une première victoire. Le reste est devant nous. La France est prête à accompagner la Guinée dans sa lutte contre la fraude et la contrefaçon des médicaments», a-t-il promis.

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