La solution proposée par le médiateur, au terme de son diagnostic, pour vaincre nos vieux démons, n’a rien d’un remède miracle. Il s’agit simplement pour les parties prenantes au processus de transition, de se retrouver autour de la table pour aplanir leurs divergences. Dialoguer au lieu de se bander les muscles, pour guerroyer entre citoyens d’un même pays.
Ce remède qu’on pourrait qualifier tout simplement d’anodin était pourtant à portée de main. Sauf que la mise en place de ce cadre de concertation, il y a de cela plusieurs mois, n’avait fait que jeter un froid entre certains membres des forces vives et la junte. Les frondeurs craignaient en effet que cette plateforme ne serve à cautionner un monologue imposé par le gouvernement. Jugeant le cadre de simple agora politique, où des partis sans assises solides et des ONG de la société civile viendraient polluer les débats.
D’où leur refus de manger de ce pain-là. Seuls certains partis politiques et structures de la société civile ont adhéré à cette plateforme de concertation concoctée par le gouvernement de la transition, à travers le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD).
C’est finalement ce même cadre de concertation que le médiateur remet en selle, en saluant sa mise en place. Tout en conviant dans la même foulée l’aile dure des forces vives à se joindre à la mêlée.
Dr Boni Yayi tout en exhortant ‘’les partis politiques n’ayant pas encore pris part au cadre de concertation initié par les autorités, lequel cadre pourrait être actualisé de manière consensuelle, de le faire afin d’assurer une transition apaisée’’, tient ainsi à rassurer les parties prenantes au processus de transition, sur la volonté de la Cédéao, à porter la Guinée à bout de bras, dans cette traversée du désert.
Jusqu’à ‘’un retour à l’ordre constitutionnel, afin que la Guinée puisse réaliser les aspirations de son peuple à la paix, à la stabilité, à la bonne gouvernance et au développement durable’’, tel est le vœu formulé par le médiateur, dans le communiqué qui sanctionné son séjour à Conakry.
Le médiateur quitte donc la capitale guinéenne, confiant d’avoir réussi à poser les jalons d’un dialogue, entre un pouvoir et une « opposition » à couteaux tirés autour d’une transition qui bat de l’aile sur le plan politique.