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Médias : Boubacar Yacine Diallo fait l’autopsie de la presse guinéenne 

Le président de la Haute autorité de la Communication était l’invité de l’émission « Sans Concession » de Guineenews© ce mardi 13 avril 2021. Une sortie que Boubacar Yacine Diallo a saisi pour faire non seulement l’état des lieux de l’institution dont il a hérité la présidence le 1er septembre 2020, mais aussi dresser l’autopsie de la presse guinéenne.

S’agissant du premier point, notre invité tout d’abord rappelé que l’ancien collège était composé de 11 membres et le sien en compte 13. « Donc, la première difficulté, c’était celle d’installer concrètement les commissaires. Et la première chose que nous avons eu à faire, c’est de faire construire trois bureaux, plus les toilettes, pour loger les commissaires qui en avaient besoin. Et nous l’avons fait sur notre modeste subvention », a indiqué Boubacar Yacine Diallo.

Poursuivant, notre interlocuteur a dit que la deuxième observation qui leur est apparue (lui et son équipe), est qu’il n’y avait pas d’eau depuis toujours, pourrait-on dire. « Il semble que c’est une zone très défavorisée. Et nous avons approché le Snape (Service national d’aménagement des points d’eau) et à nos frais, nous avons fait un forage. Et aujourd’hui, l’eau coule à la HAC », s’est félicité le président de la Haute autorité de la Communication.

A cela, M. Diallo a ajouté qu’il fallait refaire la salle historique du 25 août qui, à ses dires, était quasiment à l’abandon. A ce niveau également, l’invité de « Sans concession » a fait une invite aux journalistes à y faire un tour afin de s’apercevoir de ce qui y est fait. Et d’ailleurs, l’actuelle équipe dirigeante de la HAC entend en faire une salle polyvalente.

« Nous allons restituer à cette salle son visage historique, mais en même temps l’exploiter au service de la presse.  Nous envisageons y organiser des tables-rondes, des séminaires entre journalistes, pour qu’il y ait notre police judiciaire par exemple, pour qu’on évoque justement la loi qui fait la promotion et la protection de la liberté de la presse », a affiché Boubacar Yacine Diallo.

Dressant un regard sur la presse guinéenne, le président de la Haute autorité de la Communication a déclaré penser que celle-ci se porte plutôt bien, même s’il reconnait de passage que cette presse éprouve des difficultés notamment d’ordre économique, mais de fonctionnement, parfois.

« Parce que malheureusement, la plupart des organes de presse n’ont pas pu être des entreprises de presse dans la conception universelle. Et ça, c’est une difficulté. Ensuite, la Guinée, depuis son histoire, n’a pas accordé beaucoup de privilèges à publicité. Or, les organes ne peuvent vivre que de leurs recettes propres. Une deuxième difficulté. Et la troisième, c’est que la Guinée a refusé systématiquement de former des journalistes à la base. Et donc, les gens, souvent, sont recrutés sur l’état », a-t-il entre autres énuméré.

« Malheureusement, poursuit-il, il y a des infiltrations. Beaucoup de ceux qui ont échoué dans la vie se sont réfugiés dans la presse. Ils l’ont infestée. Et aujourd’hui, lorsque vous parlez de la presse, il y a beaucoup de citoyens qui pensent que c’est plutôt la mauvaise graine. Alors que la bonne graine existe. Il y a de bons journalistes, de très bons journalistes, parfois très jeunes. Et je pense que notre presse, au total, se porte bien« .

S’appesantissant sur le volet formation, Boubacar Yacine Diallo dira que pour former des journalistes, il faut non seulement avoir la formation journalistique, mais aussi la pédagogie pour pouvoir enseigner. Citant en exemple son propre cas, il a confié avoir souvent été sollicité pour dispenser des cours.

« J’ai dit qu’il me manquait quelque chose. C’est que je n’ai pas le côté pédagogique pour pouvoir enseigner. Donc, je pense que ce sont deux valeurs que la même personne doit incarner. Et ce n’est pas toujours le cas », a conclu le président de la HAC.

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