Dans l’affaire criminelle des événements du 28 septembre 2009, le Colonel Blaise Goumou est accusé de viol, de vol à mains armées, d’assassinat, de pillages et de complicité. Ce mercredi 1er février, lors de sa quatrième audience devant le tribunal criminel délocalisé de Dixinn à la Cour d’appel de Conakry, le conseiller de Toumba a accusé Colonel Blaise de « non assistance à personne en danger ». De son côté, l’avocat de Blaise Goumou contre-attaque et estime que son client ne pouvait pas résister face à la force en face. Lisez leurs réactions…
Me Lanciné Sylla, avocat de Toumba : « je viens de révéler avec tous ceux qui ont suivi l’audience d’aujourd’hui, que Blaise ne fait qu’accuser à tort, sans aucune preuve mon client Toumba. Je lui ai posé des questions consistant à savoir est-ce qu’il a vu Toumba en train de tuer ou violer un manifestante ? Ou s’il l’a vu en train de donner des ordres à un agent ou groupe d’agents pour faire ses infractions ? Il a répondu par la négative. Ce qui signifie que Blaise Goumou n’a nullement vu Toumba faire une quelconque infraction pour lesquelles mon client est renvoyé devant ce tribunal.
Blaise développe tout simplement une haine viscérale contre Toumba. Il est jaloux de lui, Toumba n’est pas responsable de son destin. Il va jusqu’à se comparer à lui. Ce qui est extraordinaire chez Blaise Goumou, c’est la rétention de l’information. On parle de bérets rouges au stade, des gendarmes qui relevaient des services de Moussa Thiebgoro. Mais où sont ces bérets rouges et gendarmes ? Pourquoi n’ont-ils pas pu être identifiés ? C’est parce qu’il ne veux pas donner des informations.
J’ai demandé pour savoir le nombre d’individus qui y étaient, mais personne n’a répondu. Or, il a avoué à la barre qu’il fait partie des pionniers de ceux qui ont donné corps au services spéciaux. Ce sont eux qui ont formalisé les service spéciaux, qui ont défini, donné du contenu aux différentes structures que ces services comportent aujourd’hui. Moussa Thiébgoro a parlé de 200 personnes qui formaient ces services spéciaux, mais où sont ceux-ci ? Pourquoi ne sont-ils pas identifiés? Voilà autant de questions qui se posent. Ce sont la repose à ses informations qui peuvent aboutir à la manifestation de la vérité« .
Me Soromou, avocat de Blaise Goumou contre-attaque : « Ces accusations de non-assistance de personnes en danger. Les conditions n’étaient pas tout à fait réunies. Le Colonel Blaise ne pouvait pas avec ses six éléments, affronter une telle équipe qui, du point de vu numérique, les surpassait et ils étaient lourdement armés. Donc vu le rapport de force, il ne pouvait pas prendre un tel risque en mettant sa propre vie en danger ainsi que celle de ses six autres éléments. Pour qu’il y ait assistance à personne en danger, il faut que la personne qui est censée assister soit dans la possibilité de porter secours et assistance.
Mais si cette personne est également en danger, comment est-ce qu’on peut parler de non-assistance à personnes en danger? Ils étaient tous en danger, c’est pourquoi il a décroché. Étant l’un des témoins oculaires des faits, il a relaté les faits tels qu’il les as vus. Il a vu Toumba débarquer avec son équipe et l’équipe a encerclé Toumba. Après ils ont commencé à faire des tirs de sommation en direction du stade. Si mon client avait des sentiments de mépris ou de haine voire de jalousie comme ils le prétendent contre Toumba, il aurait dit qu’il a vu Toumba tirer sur les manifestants. Mais il n’a rien fait de tel, il n’a fait que répliquer les contres vérités, et les allégations calomnieuses de Toumba. Mon client n’est pas le premier a dénoncé Toumba, il y a eu également des leaders qui l’ont dénoncé« .