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Me Kondiano au Procureur Touré : « Vous avez violé votre propre direction de procédure « 

C’est un pool d’avocats des anciens membres du gouvernement surpassé par « l’arbitraire » en cours au pays, qui a tenu une conférence de presse au siège de l’Ordre national des avocats de Guinée, ce vendredi 8 avril 2022.

Me Sékou Kondiano, qui est l’un des membres du collectif d’avocat, a dans son allocution de circonstance, dénoncé la conduite de la procédure qui a débouché sur l’emprisonnement de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et Cie.

Une démarche du Procureur spécial la Crief Aly Touré que l’avocat conférencier assimile à un cafouillage de la procédure. Me Sékou Kondiano le dit dans une communication dont Guineenews vous propose la teneur. Verbatim !

« Nous sommes préoccupés par la situation qui se passe dans notre pays actuellement. C’est cette préoccupation, nonobstant le cas des personnes qui ont fait l’objet de mandat de dépôt depuis le 6 avril. Donc, nous sommes préoccupés.

Certes, chacun d’entre nous a des clients qui font l’objet de détention préventive, mais la préoccupation majeure que nous avons en tant qu’avocats consiste à dénoncer les différentes violations des droits qui sont en train de se faire, à la fois au niveau de la Direction centrale des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale,  mais également au niveau de la Cour de répression des infractions économiques et financières. C’est ça notre préoccupation.

Il s’agit de vos droits, de nos droits, des empêchements qui sont posés, des obstacles que nous rencontrons pour la défense des intérêts de nos clients. Notamment quand un procureur prend une direction à donner à une procédure et que le lendemain matin, il change cette direction. Il nous déstabilise totalement, parce qu’on ne sait plus à qui nous adresser.

Donc, il a cafouillé la procédure. Et ça, c’est inadmissible. C’est inacceptable, dans la mesure où vous avez pris la décision après l’avoir mûrie, approfondie, pour décider de priver d’une personne quelle qu’elle soit, peu importe son statut et que vous disposiez de sa liberté, c’est que vous étiez sûr de ce que vous faisiez. La liberté est sacrée. Elle doit être garantie même devant un Procureur spécial.

Mais dès lors que vous avez pris cette décision, la personne se retrouve à la Maison centrale par rapport à une procédure et que le lendemain, vous vous donnez le droit de changer cette procédure, vous avez violé votre propre direction de procédure que vous avez imprimée à votre acte. Ça, on ne pourra pas l’accepter.

Actuellement, nos clients sont en détention par le fait de la force. C’est pourquoi je rejoins la terminologie qui a été exprimée par Me Bérété qu’il s’agit d’une séquestration. Et on a appris que les matelas avaient été transportés à la maison d’arrêt avant même la réalisation des actes de détention. Donc, aujourd’hui, la préoccupation du collectif que vous avez devant vous est une préoccupation qui dénonce les violations dont nos clients sont victimes ».

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