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Me David Béavogui, ex-avocat de Marcel : « Ils ont gagné le pari »

« Je trouve que les adversaires, les détracteurs ont gagné leur pari. Je leur tire chapeau. Ils ont pu m’abattre. Parce que c’est ce qui était visé : comment écarter quelques avocats percutants que la défense. Ils ont commencé par Me Emmanuel Bamba. Ils ont atteint Me Salifou Béavogui partiellement. Ils ont touché pas mal. Et j’étais le dernier. Ils ont gagné le pari »

Il était présenté comme celui qui constituait l’obstacle à la manifestation de la vérité en conseillant à son client Marcel Guilavogui de s’inscrire dans une logique de négation systématique des faits qui lui sont reprochés dans le procès du massacre du 28 septembre.

En réaction, le désormais ancien avocat du prévenu Marcel soutient que chacun est libre d’apprécier les faits de sa manière.

« Moi, je suis libre avec ma conscience. Je sais une chose : je suis venu dans ce dossier le 28 septembre 2022, treize ans après l’arrestation du Capitaine Marcel. Il n’avait pas d’avocats. Il était pendu. Il a dit qu’il n’était pas au stade. Il a dit qu’il n’était pas impliqué dans les affaires. J’ai trouvé ça dans le PV devant les officiers de Police judiciaire. Cette déclaration a été confirmée par lui devant le pool des juges d’instruction. Et à la barre, durant neuf mois de débats contradictoires, agités et intenses, il l’a soutenu mordicus. Je l’ai suivi. Nous avons développé. Nous avons soutenu avec conviction. Si après tout ça, il me dit autre chose, de façon morale, je n’ai plus la force, et même physique, de me tenir à ses côtés », a justifié David Béavogui.

A la question de savoir avec quel sentiment il abandonne client à cette étape du procès, l’avocat a exprimé un sentiment plutôt de tristesse de sa part.

« J’estime que je n’ai pas accompli une mission. Je ne suis pas allé au bout de la mission que le Capitaine Marcel m’avait confiée : [celle] de porter son fardeau jusqu’à destination. Mais puisque cela n’émane pas de moi, la faute ne vient pas de moi, je ne peux que lui souhaiter bonne chance et plein succès dans sa nouvelle démarche. C’est un sentiment de remords que de partir d’un procès aussi sensible. Mais ma carrière vaut mieux que ça. Ce qui compte, c’est ma carrière. Ce dossier va passer. Sinon, personne ne souhaite, à cette étape de la procédure, quitter dans un dossier qu’on qualifie de dossier du siècle. Mais je privilégie ma carrière », a expliqué Me David Béavogui.

« [Alors], je me retire pour éviter que l’opinion dise : c’est lui qui a planifié tout ça. Je laisse la libre appréciation au tribunal de ce qu’il va dire. Vous savez, quand vous êtes dans un dossier, d’aucuns disent : c’est l’avocat-prime du Capitaine Dadis. Et d’autres disent non. Je suis dans un embarras. Le mieux, c’est de me déporter », a-t-il poursuivi.

Marcel a-t-il refusé de recevoir Me David à la Maison centrale ?

« Non ! », répond l’intéressé qui dit avoir plutôt envoyé un collaborateur le samedi avec le courrier de sa démission quant à le défendre désormais.  « Quand il a pris connaissance, il a dit qu’il  ne peut pas le recevoir si je ne suis pas présent. J’ai dit que je ne veux plus le rencontrer », a confié l’avocat.

En quittant son client, Me David Béavogui quitte carrément le procès

A en croire l’avocat, en quittant la Capitaine Marcel, il quitte complètement le procès. Et que même s’il y avait un autre client dans le box des accusés qui solliciterait ses services, il lui conseillerait de prendre un autre avocat.

« Parce que je ne pourrai plus utiliser les confidences de Marcel contre ce client. Déontologiquement, ça ne se fait pas », a-t-il enseigné.

Et de conclure en tirant le chapeau à ses détracteurs : « Je trouve que les adversaires, les détracteurs ont gagné leur pari. Je leur tire chapeau. Ils ont pu m’abattre. Parce que c’est ce qui était visé : comment écarter quelques avocats percutants que la défense. Ils ont commencé par Me Emmanuel Bamba. Ils ont atteint Me Salifou Béavogui partiellement. Ils ont touché pas mal. Et j’étais le dernier. Ils ont gagné le pari ».

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