Le procès en citation directe opposant les leaders du FNDC au ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, s’est ouvert ce jeudi 22 juin au tribunal de première instance de Dixinn. Dès l’ouverture de l’audience, le président Ibrahima Sory 2 Tounkara a tout de suite fixé la caution à un million avant de renvoyer le dossier à demain pour l’ouverture des débats. L’occasion ne sera même pas donnée aux plaignants de se prononcer sur la fixation de cette caution. Une situation que déplore Me Salifou Béavogui, avocat de Foniké Menguè et compagnies.
Pour l’avocat, le début de ce procès laisse croire que « nous ne sommes pas dans un procès juste et équitable ». L’avocat estime que la manière dont cette première audience s’est tenue n’est pas conforme à la loi. Il poursuit en disant : « nous avons un sentiment mitigé. Je n’ai jamais, dans ma petite carrière d’avocat, assisté à une audience de ce genre. Quand vous citez un citoyen devant le tribunal correctionnel, le président audiencier appelle le dossier et la première audience est consacrée à la fixation de la caution comme l’indique l’article 460 du code procédure pénale. Certains me contrediront quand ils verront cette interview, mais la première audience est consacrée aux débats sur la fixation de la caution. Le président devait donner la parole au plaignant, puis au procureur. C’est à la suite de ces débats que le tribunal fixe souverainement la caution. Mais le président vient dire que le tribunal fixe la caution à un million et renvoie le dossier au 23 juin sans donner la parole à nous qui avons actionné. Je me demande quelle va être la suite de ce procès. Dans la salle, j’ai dit au président que nous avions un mot à dire par rapport à cette caution, mais nous avons été méprisés dans la salle. Or, c’est sur notre demande que le procès a été organisé. Quand bien-même la partie adverse ne s’est pas présentée. C’est son droit. L’idéal serait qu’il se présente. On devait nous donner la parole pour qu’on donne notre avis sur la caution. On ne peut pas venir avec une décision de justice, la vider et renvoyer l’affaire. Mon client et moi, avons de la réserve par rapport au déroulement de ce procès. Nous commençons à avoir des appréhensions. La manière dont cette première audience s’est tenue n’est pas conforme à la loi. C’est pour dire demain que notre dossier n’est pas recevable pour tel ou tel autre motif. Le départ nous fait croire que nous ne sommes pas dans un procès juste et équitable. Mais, il y a les juridictions nationales et les juridictions supranationales. Qu’on ne pense pas qu’on peut tuer le poussin dans l’œuf ».