C’est un témoin bien introduit dans le cercle du pouvoir de Conté et de Dadis qui a comparu devant le tribunal de Dixinn ce 9 janvier 2024 en tant que témoin dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009. Youssouf Touré, administrateur civil, a indiqué que les corps envoyés au camp Samory après le massacre au stade devaient être « remis » aux féticheurs pour « renforcer » le pouvoir de Dadis. Car ce dernier, pour voir le diable chez les féticheurs, avait accepté de « se laver avec du sang humain ».
« Chérif Diaby connaît l’affaire des corps. Ils ont dit que Colonel Théa devait lui remettre les corps pour qu’il les remette à son tour aux féticheurs. Le chef d’état-major général des Armées, Oumar Sanoh, a insisté de prendre les corps pour les remettre à Fatou Sikhé (Directrice générale de l’hôpital Donka au moment des faits, ndlr), afin de permettre aux familles de les récupérer. Le président Dadis a appelé le chef d’état-major. Il l’a humilié. Il lui a demandé de remettre les corps au colonel Théa. C’est Diaby qui est allé dire au président Dadis qu’Oumar a refusé de donner les corps. S’ils ont enterré les corps, je ne sais pas, mais ce qui est sûr, ils ont travaillé sur les corps-là. Ce jour-là, Théa m’a envoyé à Matoto. Il m’a fait entrer chez lui. Lui aussi, il est content de devenir le chef d’état-major de l’armée de terre en remplacement de Kaba. Après je suis parti voir Pivi, Marcel était là. Mon téléphone est perdu là-bas dans la salle d’attente. Pivi a dit de me trouver un téléphone, et Marcel m’a donné le téléphone de Pivi lui-même. Dans ce téléphone, il y avait des corps sectionnés et on les enterrait. C’est ce téléphone que je voulais montrer à Sékouba Konaté. Ils m’ont dit de leur remettre le téléphone, j’ai dit que c’est à Konaté que je vais le remettre. C’est ainsi que Marcel a déclaré que je lui ai volé son téléphone », a-t-il témoigné.