L’audience du tribunal criminel de Dixinn dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 a repris ce 15 novembre 2023. Après Tibou Kamara, les 13 et 14 novembre, c’est le tour du Général de Brigade à la retraite, Oumar Sanoh, de comparaître devant le tribunal en tant que témoin.
Dans ses premières explications, Oumar Sanoh affirme qu’effectivement l’armée était consignée le 28 septembre pour laisser à la police et à la gendarmerie le soin d’assurer le maintien d’ordre.
“Le président Dadis a dit qu’il y a trop de murmures et qu’il ne veut voir aucun militaire dans la rue. Il a insisté devant le ministre de la Défense. Je n’étais pas convaincu que ce meeting allait avoir lieu parce que les leaders politiques étaient tout le temps avec le président. Il n’y a pas ce leader qui ne passait pas à la Présidence. Donc personnellement je pensais qu’ils pouvaient se comprendre. C’est pourquoi, on n’était pas trop sûrs [de la tenue du meeting].”
Le Général Oumar Sanoh soutient qu’il a appelé les différents responsables des camps militaires et leur a passé la consigne : Quartier consigné et les armes au faisceau.
Le 28 septembre, dit-il, dès 7 heures, il est arrivé à son bureau au camp Samory où il a passé toute la journée. “Moi-même, j’ai vu le quartier consigné et les armes au faisceau”, a-t-il insisté.
Revenant sur la présence des camions militaires au stade, il a dit qu’il a reçu l’appel d’une Française venue former des agents de la Croix-Rouge en Guinée. C’est elle qui lui a dit qu’il y a beaucoup de blessés aussi au stade et de l’aider à avoir des ambulances. Les ambulances de l’armée étant sur cale, l’ambulance de l’hôpital Donka a été mise à disposition, mais cela ne suffisait pas. C’est ainsi que des camions militaires ont été envoyés pour acheminer les blessés à l’hôpital pour les soins et les morts à la morgue.
Son témoignage se poursuit. Nous y reviendrons.