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Massacre de Zogota : les victimes menacent de saisir de nouveau la Cour de la Cédéao

Cela fait déjà neuf  ans que les forces de sécurité ont effectué une décente nocturne musclée sur le district de Zogota, situé à 62 Km de la préfecture de N’Zérékoré, relevant de la sous-préfecture de Kobéla. Cette expédition punitive  autour d’un conflit minier, avait coûté la vie à  six  personnes,  dont le chef du village. Des victimes tombées sous les balles  des hommes en uniforme.  Ce 04 août, à la faveur de la commémoration de ce massacre, l a communauté de Zogota a exigé le payement des 4,56 milliards de francs guinéens, fixés par la Cour de justice de la Cédéao, en guise de frais  de   réparation des meurtres et autres violences perpétrées par les forces de sécurité.

Le  président des victimes du massacre de Zogota, N’Gnandaoro Kolié que notre reporter a rencontré ce vendredi 06 août ne va pas du dos de la cuillère et demande à l’Etat guinéen de s’acquitter de se plier au verdict de la Cour de justice de la Cédéao. Sinon, les victimes pourraient de nouveau saisir la même juridiction, pour constater le refus de l’Etat guinéen de payer les 4,56 milliards GNF aux populations de Zogota.

Parlant de ce qui a motivé cette commémoration,  N’Gnandaoro Kolié précise : « Depuis que cet évènement est survenu, le gouvernement ne nous a apporté aucune aide. Nous avons organisé cet anniversaire pour immortaliser nos parents qui  ont été martyrisés. Prier pour le repos de leur âme et faire des sacrifices. Ce sont les prêtres qui nous aident à faire des prières. C’est nous les citoyens et ressortissants de Zogota qui cotisons pour organiser cette date d’anniversaire.  On invite les villages environnant et nous payons les frais de transport », a-t-il souligné.

Face au retard ou silence du gouvernement par rapport au payement des 4,56 milliards comme le stipule le verdict rendu par la Cour de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO), le président du collectif des victimes de Zogota a exprimé son mécontentement et n’a pas exclu de porter une nouvelle contre le gouvernement guinéen.

 « Après le massacre perpétré  en 2012, les défenseurs des droits de l’homme ont  demandé à ce qu’on porte plainte à la justice guinéenne.  Mais ils nous ont demandé de payer chacun 1 million. Ce sont  les défenseurs des droits de l’homme qui ont payé pour nous.  Mais après, nous avons vu que la justice guinéenne ne pourrait pas équitablement tenir ce procès. C’est ainsi que nous avons déposé la plainte au niveau de  la cours de justice de la CEDEAO en 2018. Et en 2020, le verdict est tombé condamnant la Guinée au paiement de 4,56 milliards pour la réparation des dommages et intérêt. Mais jusqu’ici, le gouvernement guinéen n’a rien donné aux victimes. Il ne nous considère même pas. Nous nous sentons marginalisé  ce niveau. Nous ne pouvons donc pas être contents.   Mais il faut que le gouvernement sache que Zogota fait parti de la Guinée et que c’est des guinéens qui sont  à Zogota », a indiqué N’Gnadaoro Kolié, président du collectif des victimes en même temps président du district de Zogota.

Cependant, il implore  tout de même le  gouvernement  à reprendre les activités minières dans le village. N’Gnadaoro Kolié, puisqu’il s’agit de lui, n’a pas manqué de confier que le collectif des victimes porterait une nouvelle plainte contre le gouvernement si les victimes ne sont pas dédommagées  pour des violences commises par les forces de sécurité.

 « C’était un malentendu  entre nous,  et cela est terminé. Nous ne pouvons jamais nous séparer  du gouvernement qui nous gouverne et nous serons toujours ensemble pour se donner des idées. Nous les prions de venir relancer les activités pour que les gens puissent travailler et nous rembourser cette somme demandée par la justice.  C’est ce que nous voulons vraiment, parce que nous avons des enfants orphelins,  des sans abris, des enfants déscolarisés, parce qu’il  n’y a personne pour les soutenir.  Deuxièmement, nous allons à  nouveau porter  plainte contre le gouvernement,  s’il ne nous donne pas ce petit droit qu’il nous doit,  parce que le délai est largement dépassé », a-t-il martelé,  avant de préciser que les discussions entre lui et leur avocat seraient en cours  à cet effet.

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