Après plusieurs ajournements, près d’une centaine d’étudiants guinéens ont rallié les locaux de l’ambassade de la Guinée au Maroc, très tôt ce mardi. Munis de leurs pancartes et scandant des slogans tels : ma bourse-mon droit ou encore ma bourse-mon loyer, ils ont exprimé leur cri du cœur qui les étouffe depuis plus de 10 mois. « Les étudiants en ont marre d’attendre. On n’en peut plus. Nous avons donc décidé d’exprimer pacifiquement notre ras-le-bol » a déclaré le président du bureau exécutif central de L’association des stagiaires, étudiants et élèves guinéens au Maroc.
Depuis le mois de février dernier, L’ASEGUIM à travers son président Mohamed Said Bangoura a engagé des négociations avec les autorités en charge du dossier notamment le Service National des Bourses Extérieures, le ministère de l’enseignement supérieur et récemment le chargé d’affaire à l’ambassade de la Guinée au Maroc. Lesquelles n’ont malheureusement pas abouti au grand dam des étudiants. « Nous avons épuisé tous les moyens administratifs dont nous disposons malheureusement », regrette-t-il
Le paiement régulier de la bourse, la revalorisation du montant qui n’est plus en phase avec les réalités économiques du pays, la facilitation du retour au pays des diplômés, ce sont entre autres les réclamations des étudiants consignées dans un mémorandum. Il a été déjà explicitement présenté aux autorités à de multiples reprises sans suite.
Pour rappel, depuis plusieurs décennies cette traditionnelle grève demeure le recours ultime que toutes les promotions de boursiers utilisent pour réclamer la modeste somme de 50 dollars par mois. Exceptionnellement, depuis le début de l’année 2021-2022 ils n’ont reçu aucune tranche de cette bourse d’entretien, laquelle est perçue habituellement trois fois dans l’année soit par trimestre. En mai dernier, l’association avait annoncé une grève qui avait été reportée en raison de la période des examens qui occupaient les étudiants.
Visiblement déterminés à aller cette fois- ci au bout de la lutte, les étudiants entendent la mener jusqu’à satisfaction effective de leurs revendications. « On y va pour régler ce problème une bonne fois pour toute. On ne retournera chez nous que lorsqu’il sera réglé. » prévient le président du BEC. Cependant, il précise très vite qu’ils sont intraitables sur le montant à recevoir : « On ne peut attendre 10 mois pour recevoir une seule tranche on veut la totalité de la bourse. »
Par ailleurs, jusqu’au moment où nous quittions les lieux à 14h, le personnel de l’ambassade n’était toujours pas arrivé. La cour cadenassée avec les étudiants à l’intérieur, était surveillée par quelques policiers qui sillonnaient les alentours.
Par Hafsatou Abass Bah