Château d’Afrique de l’Ouest, la république de Guinée est confrontée à un manque criard d’eau potable. Dans la plupart des quartiers de la capitale Conakry, les ménages n’ont vu aucune goutte d’eau couler dans les robinets depuis plus d’une décennie. Et le peu de quartiers desservis, l’eau arrive à compte goutte et avec une qualité qui reste à désirer. Dans une longue interview-live sur la page Facebook de Guinéenews© ce samedi 6 juin, Papa Koly Kourouma, le ministre de l’hydraulique et l’assainissement est revenu largement sur les défis de son département dans ce secteur avant d’énumérer quelques projets.
Tout d’abord, M. Kourouma a souligné un manque à gagner de 240 mille mètres cubes d’eau dans la production journalière.
« Il y a une dissension quand on nous traite de château d’Afrique de l’Ouest et qu’on n’a pas d’eau. C’est une problématique qui mérite d’être posée. A la date d’aujourd’hui, la ville de Conakry a un besoin journalier de 400 mille mètres cubes pour approvisionner régulièrement les ménages en eau potable. Mais malheureusement, la capacité de production actuelle est de 120 mille mètres cubes soit un manque à gagner de 240 mille mètres cubes », regrette Papa Koly.
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« Même si on avait la capacité de les produire, on aurait pas de possibilité de les transporter parce que le système de transport est vétuste. Et si on avait la capacité de transporter, on aurait encore un problème de stockage puisque là aussi, tous les points de stockages sont vétustes les murs sont fendus, et le peu qu’on produit, on n’a pas de capacité de le distribuer parce que tout simplement, le réseau est complètement vétuste », regrette le ministre de l’hydraulique.
Pour soulager les populations, le département de l’hydraulique aurait dressé un constat et entamer la recherche de fonds. C’est ainsi qu’un financement de 73 millions de dollars a été donné par la Chine. Un montant qui va servir à la réparation de certains matériels vétustes. En plus de cela, la Banque Mondiale compte financer à hauteur de 10 millions de dollars pour la réfection du réseau de distribution vétuste, à Conakry.
« Nous avons reçu un don de 73 millions de dollars de la Chine, c’est beaucoup mais c’est peu quand on sait que pour approvisionner de façon régulière Conakry en eau potable dans l’horizon 2040, il faut au moins 400 millions de dollars pour les infrastructures de production, de transport, de stockage et de distribution. C’est ainsi qu’avec les 10 millions de la Banque Mondiale et les 73 millions de la Chine, nous allons rafistoler au moins le réseau de transport et essayer d’augmenter la capacité de production pour qu’il y ait de l’eau dans les ménages même si c’est par intermittence », annonce le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement.
Selon ses explications, résoudre la problématique de l’eau potable en Guinée demande non seulement beaucoup de moyens mais aussi du temps. Une situation qu’il s’explique par la vétusté de l’ensemble du réseau qui n’a presque pas connu d’entretien depuis l’indépendance.