L’irruption des jeunes manifestants dans des mosquées des localités de Coyah et Dubréka, appelant à la réouverture de ces lieux de culte, malgré l’état d’urgence sanitaire en vigueur, a été perçue au départ comme une simple catharsis, qui devait servir d’exutoire à leur colère contre la soldatesque à la gâchette facile. Surtout que la profanation de ces mosquées s’est déroulée au lendemain des violences du mardi dernier, qui se sont soldées par la mort de 7 manifestants.
Ces actes inciviques ont eu un effet domino du côté de Boffa, où jeudi dernier, la jeunesse a brisé les serrures des mosquées, invitant les fidèles à reprendre la fréquentation de ces maisons de Dieu, interdites pourtant à toute fréquentation en cette période de pandémie.
Derrière ces comportements, qualifiés d’infantiles de ces bandes de jeunes, certains observateurs y voient la main de « faux dévots » dont la survie dépend du fonctionnement de ces mosquées.
Même si pour les détracteurs du régime, ces révoltes ne seraient que l’expression d’une défiance vis-à-vis d’un pouvoir qui s’illustre dans la répression contre ses citoyens. Dans un système marqué par l’iniquité de la justice.
Face à cette levée de boucliers contre la fermeture des mosquées, le secrétaire général des Affaires religieuses parle d’actes isolés, et n’émanant pas des ulémas. Il reconnait certes l’envie pressante pour eux de voir enfin l’embargo levé sur les lieux de culte.
Une demande a d’ailleurs été faite dans ce sens, et soumise à l’appréciation du conseil scientifique et à l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anss).
Pour le moment le gouvernement ne semble pas prêter une oreille attentive à cette doléance des religieux, crise sanitaire oblige. Vu que nulle part ne figure la réouverture des lieux de culte, parmi les mesures d’assouplissement prononcées ce vendredi par le président de la République.
Aly Jamal et cie doivent donc ronger leur frein, en attendant godot.