Mabinty Traoré, administratrice générale du marché de Sonfonia-Gare a été limogée par le maire de la commune de Ratoma, Issa Soumah. Suite à cette révocation, les femmes du marché, vêtues majoritairement en rouge, ont aussitôt investi la rue pour demander son retour. Malgré l’intervention des forces de maintien d’ordre, le calme n’est revenu que grâce à l’appel de Mabinty Traoré.
Interrogée, l’ancienne administratrice générale du marché Sonfonia-Gare, Mabinty Traoré dit qu’elle ignore les raisons de son départ. « Je ne sais pas ce que j’ai fait concrètement. Je suis mortelle, je sais qu’un jour, je vais quitter à la tête du marché Sonfonia-Gare. Mais cette révocation brutale, je ne m’y attendais pas surtout que je n’ai pas fait de détournement », s’est-elle lamentée.
Et de poursuivre : « Ce sont nos parents qui ont créé ce marché. Tous les maires qui se sont succédés à la tête de la commune de Ratoma, à commencer par le maire Mamadou Barry jusqu’à ce nouveau maire, je n’ai jamais été reprochée de quoi que ce soit depuis que j’étais présidente jusqu’à ce poste d’administratrice générale. C’est moi qui suis allée voir le maire pour qu’ensemble, nous fassions des travaux dans le marché. En 2009, j’ai posé 45 piliers pour former un hangar qu’abritent aujourd’hui les femmes. »
Dans la même logique, Mme Traoré a rappelé que si elle avait fait un détournement, le maire est libre de faire ce qu’il veut.
« Il m’a limogée sans m’affecter ailleurs alors que je suis parmi ses meilleurs travailleurs… J’ai failli piquer une crise quand j’ai appris la nouvelle. C’est mon frère qui m’a conduit à l’hôpital. C’est cette rumeur qui a pris tout le marché le lendemain. C’est parce que je fais du mauvais travail que les femmes sont massivement sorties dans la rue ? je dis non ! Ce n’est pas mon totem qu’on m’enlève à la tête du marché de Sonfonia-Gare. Mais la façon par laquelle le maire a procédé à mon limogeage… D’ailleurs, ce sont mes collaboratrices qui me réclament à cause de mon bon travail. J’ai dit aux femmes manifestantes d’accepter de quitter la rue pour rejoindre le marché. J’ai fait cet acte par humanisme sinon, je ne suis plus à la tête du marché. Ce sont les femmes qui me réclament et non le contraire. Que le maire ait pitié de moi, je suis une femme, qu’il vienne voir le travail que j’ai fait dans le marché. Qu’il fasse ses enquêtes. Parmi les 23 marchés de la commune, si je ne suis pas la première, je serais la deuxième. Les policiers qui sont intervenus ce matin ont pulvérisé ma maison de gaz lacrymogènes. Ils ont interpellé des jeunes qui étaient venus au secours de leurs mamans », a-t-elle expliqué.