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Manifestation nocturne à Mamou, plusieurs jeunes condamnés par le tribunal

C’est sous une haute présence sécuritaire que le procès, des 10 jeunes interpellés à la suite de la manifestation nocturne du mercredi au jeudi 4 août dernier, s’est ouvert ce 10 août au tribunal de première instance de Mamou. Ils sont poursuivis pour participation délictueuse à un attroupement, coups et blessures volontaires, destruction de biens privés, trouble à l’ordre public. A la barre, tous les prévenus ont rejeté les faits portés contre eux.
Mamadou Sadigou Barry, conducteur de taximoto, indique avoir été arrêté sur sa moto à Hamdallaye à 1h pendant qu’il transportait un passager. Cette nuit là, il a vu un groupe de jeunes courir vers lui puis c’est un pick-up de la sécurité qui est arrivé à son niveau pour l’interpeller.
Mamadou Mouctar Bah, conducteur de taxi moto, lui aussi affirme qu’il a été interpellé à 3h du matin pendant qu’il aidait son ami à dépanner sa moto.
Mamadou Saliou Barry, carreleur, indique avoir été arrêté à 1h lorsqu’il revenait de chez son ami.
Ibrahima Sory Barry, vendeur de café, explique qu’il a été interpellé pendant que lui et son ami Habib enlevaient les barricades que les jeunes avaient placé à côté de son kiosque. A la question de son avocat s’il était pour la manifestation ?
Il répond oui si c’est tout le monde qui manifeste.
Thierno Habib Barry, enseignant, bondit sur la même version en ajoutant qu’il a aidé son ami à dégager les barricades : « moi je ne ressemble pas à un fauteur de troubles.
Thierno Amadou Keïta, mécanicien, souligne qu’il a été interpellé dans son garage où il a passé la nuit à proximité de la route. Les manifestants voulaient incendier une moto tricycle garée dans leur garage. Il est intervenu pour récupérer la moto. C’est la suite de cela qu’il a été arrêté.
Moustapha Diallo, maçon, indique avoir été frappé à 2h par des manifestants lorsqu’il transportait une femme. Et lorsqu’il a été interpellé par les agents de la sécurité, ces derniers aussi l’ont administré des coups de crosse.
Maurice Kamano a quant à lui clamé son innocence. Il soutient qu’il a été mis aux arrêts lorsqu’il déposait son client chez lui aux environs de 5h.
Abdoulaye Djibril Sow explique avoir été arrêté aux environs de 4h là où les jeunes jetaient les cailloux sur les agents dans le quartier Madina mosquée. Un certain Diané lui a cogné. Il affirme que c’est le nommé PDG qui a incité le groupe à sortir.
Puis il a avoué que c’est PDG qui gardait l’argent raquetté aux passants. Ces affirmations ont ambarrasé les avocats de la défense.
Dans ses réquisitions, le ministère public a requis contre 7 prévenus la peine de 6 mois de prison ferme et au paiement de la somme d’un million d’amende. Et 3 mois de prison assorti desursis contre Maurice Tolno, Thierno Amadou Keïta et Mamadou Sadigou Barry.
Dans leurs plaidoiries, le collectif de la défense a sollicité la relaxe contre 9 prévenus pour défaut de preuves. Par contre la défense a plaidé coupable pour le jeune Abdoulaye Djibril Sow et a sollicité des circonstances atténuantes.
Dans sa décision de ce jeudi 11 août, Oumar Diallo, le président du tribunal, a déclaré Thierno Amadou Keïta, Maurice Tolno et Alseny Barry non coupables des faits mis à leur charge et les renvoie des fins de la poursuite pour délits non imputables.

Par contre déclare, Mamadou Saliou Barry, Moustapha Diallo, Mamadou Mouctar et Mamadou Sadigou Barry coupables de participation délictueuse à un attroupement à eux reprochés et les condamne à 6 mois d’emprisonnement dont deux mois ferme et 4 mois de sursis et au paiement de 200 000 francs d’amende chacun. Déclare Ibrahima Sory Barry, Thierno Habib Barry et Abdoulaye Djibril Sow coupables et convaincus de participation délictueuse à un attroupement, destruction de biens privés et violences volontaires mis à leur charge. Pour la repression, condamne Ibrahima Sory Barry et Thierno Habib Barry à 3 mois d’emprisonnement ferme et à 300 000 d’amende chacun. Et en fin, condamne Abdoulaye Djibril Sow à 6 mois d’emprisonnement ferme et à 400 000 francs d’amende.

La défense s’est dite soulagée de la décision du président du tribunal. Par conséquent, elle ne va pas interjeter appel.
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