On en sait un peu plus sur les violentes manifestations anti délestage qui ont embrasé dans la nuit de ce lundi 27 au mardi 28 mars 2022 la cité du Nabaya. Après avoir barricadé les routes, brûlé les pneus et le portrait du chef de l’Etat au centre ville et jeté des pierres au domicile familial de ce dernier sise au quartier Banakoroda, les agents des forces de défense et de sécurité sont intervenus avec la manière forte. En outre des tirs de gaz lacrymogènes, plusieurs coups de feu de sommation ont retentis durant cette nuit.
Les altercations entre jeunes manifestants et forces de l’ordre ont fait au total 5 blessés. C’est du moins ce que nous a confié dans la matinée de ce mardi 28 mars 2023, le service des urgences de l’hôpital régional de Kankan.
À lire aussi
« Nous avons reçu 5 personnes : Un père de famille et ses 3 enfants qui ont été victime de violence à leur domicile. Ils sont venus nous nous sommes occupés d’eux. Ensuite nous avons aussi reçu un élève avec une blessure au niveau de la tête. Lui aussi il a été réceptionné et le personnel l’a prodigué tous les soins utiles. Les factures sont là qui n’ont même pas encore été honorées. Nous n’avons reçu aucun cas de mort ni de blessures très graves pouvant mettre en danger la vie des victimes », nous a rassuré Dr Yaraboye Koivogui.
Aussi en marge de la manifestation nocturne de ce lundi, les agents de forces de l’ordre qui ont fait usage de leurs armes à feu, ont aussi procédé à plusieurs arrestations, 5 au total dont un militaire de la deuxièmes région militaire infiltrés parmi les manifestants, ils sont tous en audition à la sûreté de Kankan.
Joint au téléphone, l’un des meneurs du mouvement « pas courant pas dort », nous a aussi confié sous le sceau de l’anonymat que : « C’est effectivement nous qui avons déclenché cette manifestation. Toutes les manifestations qui se passent à Kankan ici pour exiger la bonne desserte du courant, il faut savoir que c’est nous qui sommes à la base. Cette foi ci nous avons décidé de sortir pendant la nuit parce que c’est le mois de Ramadan. Pendant la journée, les gens n’ont pas suffisamment d’énergie pour se battre pour leur cause. Si la situation a dérapé, c’est parce que le Directeur d’EDG a menti à la population. Les gens n’ont pas pu contenir leur colère, il n’y a eu aucune manipulation. En marge de cette manifestation, 4 de nos éléments ont été arrêtés. Nous exigeons à présent leur libération. Dans le cas contraire, ils seront responsables de ce qui risque de se passer », a-t-il prévenu.
