La manifestation contre les délestages électriques de ce mardi 30 juin à Kankan s’est tenue malgré les diverses tentatives d’intimidations et de menaces via des ondes radiophoniques.
Visiblement décidés à se faire entendre, des jeunes ont manifesté sur certaines artères et des lieux publics de Kankan avec à la clé, des barricades, des pneus brûlés et des slogans hostiles à l’endroit de la Guinéenne d’électricité (EDG) et certains responsables locaux du parti au pouvoir. « EDG zéro ! Taliby Dabo zéro ! Nous voulons le courant électrique à Kankan ! » scandaient-ils.
Outre la paralysie de la quasi-totalité des activités commerciales dans les principaux marchés de la ville, la manifestation contre l’obscurité de ce mardi, apparaît sans doute comme un cinglant désaveu contre certains responsables locaux du RPG Arc-en-ciel.
En tout cas, Taliby Dabo de la coordination locale du parti au pouvoir et l’administrateur d’un groupe de médias radio et télé très suivi, semble ainsi être réduit à sa plus petite expression.
Ainsi, malgré un peu plus de deux heures de temps d’antenne hier nuit avec un ton assez menaçant contre des jeunes protestataires en langue locale, il n’a, pour cette fois-ci, pas été écouté, dirait-on. « Nous empêcherons la manifestation si elle a lieu demain! Nous sortirons aussi s’ils sortent! Et pour cela, nous avons tenu plusieurs réunions », a t-il indiqué. Et d’accuser des hommes politiques qui tireraient les ficelles de ces mouvements de protestations à Kankan.
Selon plusieurs témoignages, cette intervention de M. Dabo sur les ondes de son média au lieu d’apaiser la situation, aurait plutôt suscité la colère chez les jeunes qui, à plusieurs occasions, ont estimé que leur mouvement n’a rien de politique.
Après une journée assez mouvementée de ce mardi 30 juin marquée par une manifestation contre la rupture de la desserte du courant à Kankan qui a connu plusieurs arrestations, la tension reste assez vive notamment au centre-ville.
Au moment où nous mettions en ligne cette dépêche (aux environs de 16 heures GMT), une foule de jeunes se trouve massée dans l’enceinte et aux alentours du gouvernorat où des pourparlers seraient en cours pour la libération des jeunes interpellés dans la matinée de ce mardi lors des manifs.