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Mandiana : Le fleuve Sankarani menacé de dispariton par la pratique de dragues sur son lit

Pas de drague sur le fleuve Sankarani. Cette mesure d’interdiction a bien été prise par le chef de l’Etat lors d’un de ses passages à Mandiana. Mais le constat sur le terrain, nous montre tout simplement que son injonction n’est pas respectée.

En ce moment même, nous apprenons par le biais de jeunes lanceurs d’alerte de la localité que des exploitants en provenance des pays voisins comme le Mali et le Burkina Faso à la recherche de l’or, épaulés par certains fils du terroir, sont en train de creuser les profondeurs de ce fleuve à l’aide de leurs dispositifs motorisés.

Les images que nous avons eues grâce au concours d’un citoyen anonyme, qui réside dans la localité et qui se dit préoccupé de la situation, en font largement foi. Ça se passe  de commentaire. On y voit les gens en pleine action.

Pour mener à bien leur travail, ils ont investi le lit du fleuve par leurs dispositifs de dragage. Or, la pratique porte gravement atteinte à la survie de ce principal fleuve qui comme, tous les autres à travers le pays, est menacé de disparition. Ces exploitants, libres de tout contrôle, mettent tout en œuvre, pour remonter les minerais d’or, quoi qu’il en coûte, même si pour cela, il faut mettre en péril la profondeur  et la faune du fleuve.

Cette pratique se passerait au su et au vu des autorités. D’ailleurs, joint au téléphone, le préfet de Mandiana Mohamed lamine Doumbouya nous a dit lui-même être au courant de cet état de fait déplorable.

« Nous sommes informés de la situation. Nous avons nous-mêmes réunis tous les sous-préfets et les maires de Mandiana, pour évoquer les problèmes de la localité. Au centre de cette discussion, il y avait cette affaire de drague. C’est une veille pratique qui ne date pas d’aujourd’hui »,  a-t-il expliqué.

En dépit de l’urgence, pour les autorités locales, l’heure est toujours aux discussions, à la sensibilisation et aux menaces.

« Nous avons défini et clarifier notre position vis-à-vis de cette pratique. Il est question que chaque maire et chaque sous-préfet, se mêle pour combattre cette pratique. Cela été dit dans les discours, dans les propos. Mais il y a quelques jours, les responsables des services techniques de la pêche, des mines et de l’environnement, sont venus me voir pour attirer mon attention sur cette affaire de drague qui s’étend le long du fleuve jusqu’à 130 voire 150 kilomètres de la commune Urbaine. A la suite de cela, nous avons convoqué tous les sous-préfets et présidents de districts dans la salle de conférence de la préfecture. Pour la sensibilisation, on est allé jusqu’aux menaces.

On a dit que si on constate la présence de drague dans une localité, le président de district, le sous/préfet et le maire seront relevés de leurs fonctions. Une semaine de sensibilisation et d’avertissement  a été donnée. Après les forces de défense seront déployées le long du fleuve », a-t-il laissé entendre et d’ajouter qu’il y a un problème transfrontalier qui se pose.

 « Le fleuve Sankarani est partagé entre la Guinée et le Mali. Ceux qui sont du côté malien, exploite de l’autre côté de la berge. Alors si le combat doit réussir, il faut que les autorités maliennes s’ajoutent à nous.

Et puis concernant les bruits qui circulent, comme quoi, les administrateurs territoriaux de la localité percevraient des pots de vain afin d’autoriser les dragues sur le fleuve, il réplique :

« Nous sommes tous des Guinéens. Face à ces types de situation, on accuse toujours les autorités.  Nous sommes habitués à cela. Mais cela n’enlève en rien notre volonté de combattre ce phénomène en guise du respect de la mesure prise par le chef de l’Etat lui-même. Une autorité ne peut pas réunir tous les sous-préfets et présidents de districts pour trouver le moyen de combattre cette pratique, alors qu’elle est en complicité avec ces exploitants », rappelle-t-il.

Néanmoins, il ajoute que : « Dans les localités où se trouvent ces dragues, on ne peut nier, entièrement que les présidents de districts et sou/préfets, et maires, ne sont pas complices. Il y a parmi eux qui combattent la pratique dans leurs localités et d’autres par contre, laissent faire les choses ». a-t-il martelé.

A noter aussi que le préfet de Mandiana, a sollicité l’appui des autorité régionales en Termes de moyens nécessaires pour mener à bien la mission de protection du fleuve Sankarani.

Mais en entendant, les détenteurs de dragues eux, continuent de s’atteler tranquillement à leurs travaux d’exploitation.

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