Un groupe de jeunes en colère dans la sous-préfecture de Mamouroudou, située à 135 km de Kankan, s’est attaqué au centre de santé de la localité dans la nuit du mercredi 12 juillet. Au cœur de cette fronde, les installations de l’UNICEF servant à l’adduction en eau potable du centre dudit centre de santé. Ces émeutiers accusent les installations d’eau d’être à l’origine de la mort d’une jeune femme foudroyée un peu plus tôt dans la même nuit. (Image d’archives)
Rencontré dans l’après-midi de ce jeudi 13 juillet à la direction préfectorale de la Santé de Kankan, le chef de centre de Mamouroudou, le docteur Mohamed Dioubaté, est revenu sur les circonstances de cet incident.
« Il pleuvait et c’est à ce moment-là que le tonnerre a foudroyé une dame qui se trouvait à proximité du centre de santé. Par la suite, des villageois ont commencé à accuser notre surpresseur qui permet de remplir nos cuves alimentant les robinets du centre. C’est ainsi qu’ils se sont mobilisés pour le déterrer. Lorsque j’ai été alerté, j’ai demandé à mon personnel de ne pas réagir et de les laisser faire pour éviter d’envenimer la situation. Personne ne s’y est donc opposé et par la grâce de Dieu, aucun membre du personnel n’a été blessé… Nous n’avons pas d’autres moyens pour obtenir de l’eau. Et tout le monde sait qu’un centre de santé sans eau est dangereux pour la population. Surtout que nous accueillons de nombreuses femmes pour des accouchements. Comment faire après un accouchement ? », a-t-il déploré.
Mohamed Camara, un habitant de la sous-préfecture de Mamouroudou, a déclaré au téléphone que « cela fait quelques mois que la foudre a frappé et détruit une partie de l’installation électrique d’adduction d’eau du centre de santé. Depuis lors, le dispositif ne fonctionne plus et le centre est privé d’eau. Les gens disent que ce dispositif attire la foudre et étant défectueux, ils ont exigé qu’il soit déterré. Mais personne n’a réparé le dispositif ni ne l’a retiré. Il est resté tel quel. Il y a eu un autre jour où la foudre a de nouveau frappé au même endroit. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais des dégâts matériels ont été enregistrés. C’est cette fois-ci que cette jeune dame de 22 ans, mère de 2 enfants, a été mortellement foudroyée. C’est ce qui a poussé les villageois à s’en prendre au dispositif. »
Lorsque nous avons essayé de contacter le sous-préfet de Mamouroudou, Alhassane Camara, par téléphone pour obtenir son avis, il n’a pas souhaité le commenter.
Il convient de rappeler qu’il y a 5 ans, les citoyens de cette même sous-préfecture de Mamouroudou avaient également attaqué la résidence de leur sous-préfet de l’époque, qui avait réussi à s’échapper, mais dont le domicile avait été saccagé.