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Mamou : un conflit domanial à Djifin vire au drame, l’imam de Bantankountou tué

Les faits se sont produits à l’aube du samedi 25 février dans la sous préfecture de Porédaka à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mamou. Selon les informations, ce sont les citoyens de Djifin qui se disputent la paternité d’un domaine qui sert de terrain de football à ceux de Djifin Saatö. Des agents de la sécurité venus à 6h pour interpeller des citoyens de Djifin Saatö ont trouvé une résistance des populations.
Moussa Camara, citoyen de la localité explique :  » le mardi dernier, les agents de la sécurité de Mamou ont interpellé notre chef secteur à notre insu sans savoir de quoi lui reproche t-on. Le samedi, ils sont revenus pour interpeller notre imam. Ce sont ses appels au secours qui nous ont alerté et on est tous venus pour lui porter secours. Les agents faisaient des tirs nourris pour nous intimider. Ils ont indiqué qu’ils sont venus interpeller trois personnes.  Nous avons des niet! Ces personnes n’iront nulle part. Je pense pour interpeller quelqu’un il faut une convocation écrite. Mais venir cueillir une personne comme ça, on a dit que l’imam ne bougera pas. Nous avons résisté. Après ils ont continué à tirer comme si on était dans un pays en guerre. Lorsqu’ils ont constaté la grande résistance, il ya un agent qui à l’aide de son briquet à mis le feu sur la case de l’imam. C’est ainsi ils ont quitté le village » .
A la question sur l’origine de toute cette violence, Moussa Camara de répondre  » dans ce secteur de Djifin, il y a trois villages : ceux de Djifin 1 considèrent toujours que les habitants de Djifin Saatö sont leurs esclaves. La relation de Maître et son esclave qui existait avant entre nos parents, ils tiennent toujours à cela. Ils ont oublié que l’esclavage n’existe plus en Guinée. Ils sont à un kilomètre de nous. Ils viennent jusque derrière nos tapades pour travailler les terres. Nous avons organisé un tournoi de football ici où nous avons construit un hangar servant de tribune. Ils sont venus nous sommés d’enlever le hangar. Ils veulent toujours nous dominer« .
Rencontré, Alseny Camara, l’imam de Djifin Saatö ignore l’objet de son interpellation : « de retour de la prière de l’aube, j’ai trouvé des agents de la sécurité devant ma porte. Je leur ai demandé y a quoi? ils ont répondu qu’on est venu te chercher. J’ai demandé pourquoi? ils se sont saisis de moi, je me suis assis. Après un groupe est venu sur moi pour me prendre de force, c’est ainsi j’ai pris les branches d’un goyavier qui était à côté j’ai crié au secours. Le village s’est mobilisé pour me secourir. Certains agents me donnaient des coups sur les bras. Entre-temps, il y a un autre argent qui s’est servi de son briquet pour mettre le feu sur ma case. L’incendie a consumé ma case et son contenu. J’ai perdu des céréales, de l’argent et plusieurs objets« .
Face à la résistance, les agents ont quitté le village en procédant à tirs de sommation très nourris. Sur le chemin de retour, arrivé à Bantankoutou situé à un kilomètre de Djifin Saatö, l’imam de cette localité avait fini la prière de l’aube. A sa sortie de la mosquée, il a croisé le convoi des pickups des agents qui constituaient toujours les tirs. C’est ainsi l’imam et deux personnes furent atteints.
Bangali Sidibé est l’un des responsables à Bantankoutou, il précise  » j’ai été informé au téléphone qu’ils ont tiré sur l’imam Thierno au niveau du ventre. Boubacar aussi a reçu une balle au niveau de la tête. Un troisième aussi au niveau de la tête. L’imam était couché sur la route.
J’ai eu le président du district de N’diaré puis les autorités à la sous-préfecture de Porédaka. Ils m’ont recommandé de les transporter à l’hôpital. C’est ainsi que nous les avons évacués d’urgence à l’hôpital de Mamou. Dans la journée du samedi, l’imam a rendu l’âme et les deux autres sont sous soins« .
Une forte délégation des ressortissants de Bantankoutou est déjà à Mamou depuis hier dimanche. Le corps de l’imam est toujours à la morgue de l’hôpital de Mamou. Il laisse derrière lui 4 épouses dont deux en état de famille et une dizaine d’enfants.
Nous y reviendrons.
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