Rues fantômes, activités paralysées, voila comment se présente la ville de Mamou ce lundi 16 juillet. En effet, à l’appel des organisations de la société civile, regroupées sous le label de Forces Sociales, les populations de la Ville Carrefour ont massivement sorties pour participer à cette marche pacifique pour dénoncer l’augmentation unilatérale du prix du carburant dans le pays. Ladite marche a été élargie à l’inter centrale syndicale CNTG et USTG.
Peu avant le départ des marcheurs, des échauffourées ont éclaté entre jeunes et les agents de la sécurité au niveau de la gare routière de la conserverie, située dans le quartier Almamya. Pendant de longs moments, aux jets de pierres des jeunes, les forces de l’ordre répondaient par des gaz lacrymogènes.
A 10 heures, les marcheurs ont pris le départ au carrefour Boulbinet pour la Maison des jeunes en passant par le Gouvernorat, le marché Pépé Kalé, le tribunal, le grand marché. Tout au long de leur parcours, encadrés par les forces de sécurité, les marcheurs scandaient «8000Gnf, c’est bon ! » ou encore «8000 gnf le litre du carburant !».
C’est derrière la Maison des jeunes, point de chute de la marche que les discours ont été tenus. Les intervenants ont dénoncé l’augmentation du prix du carburant et la dilapidation des ressources.
«Merci aux femmes qui ont accepté de marcher. Aux autres qui sont restées dans les quartiers, qu’elles sachent que cette lutte intéresse plus les femmes que les hommes. Si le prix du carburant diminue, c’est le panier de la ménagère qui est allégé », a fait savoir la présidente régionale des organisations de la société civile.
«Nous ne sommes plus prêts de payer la facture de la mauvaise gouvernance. Il faut que le prix du carburant revienne à 8000GNF », a déclaré Mamadou Saliou Sigon Baldé, Secrétaire général de l’union locale des travailleurs de Mamou.
Après cette marche, Mamou a ressemblé à une ville véritablement fantôme où quasiment aucune activité ne fonctionnait. Du côté de la Conserverie, les jeunes ont empêché tous les véhicules d’y circuler. Plusieurs camions ont été obligés de garer, de longues heures avant que les agents de la sécurité viennent débloquer la situation.
Malgré l’appel des syndicalistes aux banquiers de rejoindre la grève, toutes les banques de la ville sont restées ouvertes et continuent de servir leurs clients. Quant aux stations-service, les gérants ont accepté de fermé.