A quelques heures de la mise en application de leur menace de déclencher une grève générale en Guinée, les syndicalistes de l’USTG version Abdoulaye Sow multiplient les tractations pour obtenir la libération de leurs collègues détenus à Mamou. Une délégation venue de Conakry est déjà à pied d’œuvre dans la ville carrefour avec le soutien de la députée uninominale de Mamou qui ne cesse de dénoncer le ‘’laxisme’’ du maire dans ce dossier.
Le jeudi 12 septembre dernier, le bureau de l’USTG aile Abdoulaye Camara, avec l’appui des agents de la sécurité, a délogé de la gare routière de la Conserverie de Mamou leurs rivaux proches de Abdoulaye Sow. Certains responsables de ce syndicat (au total huit) sont depuis détenus à la prison civile.
Présente pour la circonstance dans la ville, Djessira Traoré, la députée uninominale de Mamou a déploré l’inaction des responsables de la mairie dans ce contentieux : » la mairie a signé un contrat de cession de la gare routière de la conserverie avec l’USTG de Abdoulaye Sow. Le maire a été irresponsable et a montré sa faiblesse devant les autorités de la préfecture qui ont imposé le groupe de l’USTG proche de Abdoulaye Camara. Je ne comprends pas pourquoi le maire reste à Conakry pendant que dans sa commune, il y a des tensions. Il faut qu’il vienne libérer les syndicalistes détenus et les rétablir dans leurs droits. »
Poursuivant, la députée Djessira Traoré menace de déclencher un mouvement populaire. « Si le préfet empêche le maire de rendre la gare routière à ceux qui détiennent le contrat, nous allons demander à la population de sortir. Nous allons paralyser toutes les activités », a-t-elle lancé.
Le 13 septembre dernier, lors d’un point-presse, le secrétaire général adjoint de l’USTG Aboubacar Soumah a annoncé une grève générale sur toute l’étendue du territoire national si ce lundi au plus tard les syndicalistes ne sont pas libérés.
Pour sa part, le maire de la commune urbaine de Mamou Amadou Tidiane Diallo, déplore en revanche la passivité de son adjoint. » Je viens à peine de rentrer du pèlerinage. Lorsque j’ai eu vent de la situation, j’ai immédiatement instruit mon adjoint de convoquer une session extraordinaire pour traiter cette crise. Pour qu’ils débattent et valider le contrat qui nous lie avec l’équipe de l’USTG qui gérait la gare routière. Il ne l’a pas fait. Notre tutelle, c’est la préfecture… Nous devrions présenter le contrat validé à la préfecture et leur prier de surseoir à cette installation du nouveau bureau. Ceci pour préserver la paix », a fait remarquer le maire Tidiane Diallo.
Selon certaines indiscrétions, les syndicalistes détenus seront libérés ce lundi après un procès au tribunal de première instance de Mamou.