Les Mäbos, dans la tradition africaine, sont spécialistes en fabrication des articles en bois pour les ménages: cuillères pour repas, louches, tabourets, planches pour apprentissage du Coran, mortiers,… Tous ces articles sont sculptés à la main. De nos jours, ces artisans traversent de rudes épreuves dans leur métier. Ils font face à une rude concurrence sur le marché. Des articles similaires en aluminium de fabrication industrielle inondent les marchés.
Nous sommes allés à la rencontre de Amadou Bah. Il pratique ce métier depuis 2008. Assis dans son atelier, il frotte une planchette destinée à la commercialisation avec qu’il y a plusieurs autres exposées dehors en attente de vente. » J’ai trouvé mes parents dans ce métier. Moi aussi, je vis de ce métier. Mais actuellement, nous rencontrons d’énormes difficultés. Les autorités ont interdit la coupe du bois qui est notre principale matière première. Au marché, il y a énormément des objets en aluminium qui nous font concurrence. Les articles que nous produisons durent plus longtemps et leur utilisation a moins de risques que ceux en aluminium ou en fer. Nous ne recevons aucune aide. Aucun financement. Nous évoluons avec nos maigres moyens« , explique Amadou Bah.
Nous avons approché Kadiatou, elle est vendeuse des articles produits sur place. Elle explique comment elle met ces articles en vente » ici au centre ville, la population s’intéresse de peu de ces articles. Ces articles sont considérés être révolus. Pourtant dans les cérémonies de mariage ou baptême, ce sont les grandes cuillères en bois avec une longue manche qui sont utilisées dans la préparation des repas. Je suis obligé d’aller dans les marchés hebdomadaires pour écouler ma marchandise. Parfois, je vais à Siguiri, Dalaba et même Conakry pour vendre aux détaillants. Actuellement, la petite cuillère est vendue à 3000gnf, la grande à 25000. Une planche à 15000gnf. Le prix du tabouret varie selon la dimension de 10 000 à 30 000 gnf. Les femmes dans les villages accordent de la valeur à ces articles » indique t-elle.
Pour pérenniser ce métier, les autorités doivent protéger ses artisans qui représentent un potentiel de développement culturel et de création de revenus.