Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la consolidation de la paix en Guinée », un atelier de renforcement des capacités pour la consolidation de la paix s’est ouvert le lundi 28 octobre 2024 à Mamou.
Cette session de formation rassemble 40 jeunes, femmes, communicants politiques, utilisateurs et influenceurs digitaux de la Haute et Moyenne Guinée, engagés dans la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence.
Ce projet est financé par le Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF) et mis en œuvre par l’organisation Terre des Hommes. Son objectif est d’équiper les participants de connaissances et de compétences concrètes pour identifier, prévenir et contrer efficacement les discours de haine et les messages incitant à la violence, tout en promouvant des messages de paix dans leurs interventions publiques et sur les réseaux sociaux.
Thierno Sadou Diallo, chargé de programme au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, explique la mise en œuvre de ce projet : « au cours des deux dernières décennies, la Guinée a connu des crises à caractère politique et ethnique répétées, ainsi que des crises liées à la gouvernance, à la gestion des ressources naturelles et aux processus électoraux. À cela s’ajoutent une insuffisance de justice et de réparation, un manque de bonne gouvernance et des violations répétées des droits de l’homme. Cela a engendré une crise de confiance, non seulement entre les communautés, mais aussi entre l’État et la population, entraînant des conséquences graves en matière de droits de l’homme, notamment des pertes en vies humaines, des violences basées sur le genre, des cas de torture et une restriction temporaire de l’espace civique. C’est pourquoi le PBF a jugé important, à la demande des autorités de la transition, d’intervenir pour non seulement apporter une protection juridique, mais aussi renforcer le cadre légal de la protection des défenseurs des droits de l’homme et lutter davantage contre les discours de haine et d’incitation à la violence, afin de renforcer la cohésion sociale. Troisièmement, il s’agit aussi d’assurer que les droits de l’homme soient davantage pris en compte dans la chaîne pénale. »
Ousmane Bangoura, analyste en communication pour le Fonds de consolidation de la paix des Nations unies, souligne : « Ce projet est le troisième financé par le PBF dans le cadre de l’appui à la transition. Un autre projet est également en cours de développement. Celui-ci vise à promouvoir les droits de l’homme pour qu’aucun Guinéen ne soit privé de ses droits et pour que les droits de chaque Guinéen soient respectés.
Pourquoi s’intéresser aux influenceurs digitaux et aux porte-paroles des partis politiques ? Parce que lorsque ces acteurs abordent un sujet, le monde entier les écoute. Un citoyen lambda peut tenir un discours de haine sans grand impact, mais ceux qui possèdent des canaux de communication influents, comme les représentants de communautés ou de partis politiques, peuvent influencer toute une communauté. Il est donc essentiel qu’ils soient formés pour devenir les gardiens de la paix et contrer les discours de haine. »
Le gouverneur de la région, le colonel Aly Badara Camara, a présidé l’ouverture officielle de cet atelier à Mamou. Il s’est adressé aux participants : « Vous avez un rôle déterminant à jouer dans la construction d’une société plus inclusive, tolérante et respectueuse des différences. Chacun de nous doit être conscient de son rôle dans la promotion de la paix. Je salue le travail de Terre des Hommes et de ses partenaires, ainsi que le soutien financier du PBF, qui accompagne le gouvernement guinéen dans la promotion de la paix et du respect des droits de l’homme. Je m’engage à apporter tout le soutien nécessaire pour garantir le succès de cette initiative. C’est ensemble que nous parviendrons à réduire la propagation de ces discours destructeurs et à bâtir un avenir où le respect mutuel et la paix prévaudront. »
Pendant deux jours, les 40 participants venus de la Haute et de la Moyenne Guinée ont acquis des connaissances et des compétences pour identifier, prévenir et contrer les discours de haine et les messages d’incitation à la violence.