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Malade, l’écrivain Kassim Keita fait présenter ses deux ouvrages par ses enfants, à Kankan

L’ancien professeur d’histoire Kassim Keita vient de publier deux ouvrages chez L’Harmattan Guinée. Ils viennent d’être présentés, dans le sillage du Festival sur le Milo qui se tient actuellement à Kankan.

Malade, l’enseignant à la retraite n’a pas pu faire le déplacement. Il a donc chargé ses enfants de venir présenter ses deux ouvrages intitulés respectivement « Mandiana, la Terre, les Hommes’ et « Chroniques du Wassalon et du Manden ».

Selon les présentateurs, le premier ouvrage est un travail de recherches d’une trentaine d’années sur l’histoire de Mandiana, ses structures traditionnelles, notamment son organisation économique, sociale, politique, administrative et judiciaire.

« Il s’agit d’une œuvre de grande portée scientifique et historique puisque les données, de première main, ont été fouillées, vérifiées et comparées pour écarter de l’analyse tous les biais malencontreux », ont-ils évalué.

Dans son livre, l’auteur de 76 ans fait une distinction entre les pratiques qui avaient pour but de sauvegarder et d’enraciner les coutumes établies, permettant la stabilité des rapports sociaux et des institutions politiques.

Après la présentation du cadre géographique de la préfecture où il a mis en exergue les immenses potentialités agropastorales représentées par les vastes plaines du Niger et de ses affluents (la Fié et le Sankarani), M. Keita aborde l’histoire de l’implantation des communautés en faisant remarquer que celles-ci se sont fortement interpénétrées ou intégrées souvent sur la base de serment scellant des liens indéfectibles.

« C’est ainsi qu’elles ont vécu en bonne intelligence jusqu’à notre époque : celle des antivaleurs marquée par l’infernale ruée vers l’or et qui est à l’origine des conflits communautaires récurrents si bien que partout aujourd’hui au niveau de la préfecture la hache de guerre est déterrée en brisant le calumet de la paix », note l’écrivain.

En parcourant les pages de l’ouvrage donc, le lecteur saura par exemple que les Konaté de Maréna et les Diallo Dyamaranké de Mandiana sont liés par un serment scellé entre le chef des Konaté Djedy Fatamba Konaté et Mody Kandy Diallo, Il connaîtra aussi l’origine du mot Dyamaranké.

Continuant sa lecture, le même lecteur saura que les provinces traditionnelles au cœur du vieux Manden, à savoir : Dyoma-Nougou et Dyoma Wanya sont habitées par des communautés se réclamant d’un même ancêtre et que les districts de Banantou et de Faragbèkoro dans Balandougouba qui se regardent aujourd’hui en « chiens de faïence » sont pourtant des villages créés par deux fils de Séré Bandjougou, notamment Sira Mory et Sira Missaman ou Siraman.

Dans cet ouvrage, l’auteur n’occulte pas non plus les structures traditionnelles au sein desquelles les personnes âgées jouissaient d’une très grande considération et où leurs avis étaient sollicités dans la résolution des problèmes de la communauté.

Quant au second ouvrage intitulé « Chroniques du Wassalon et du Manden », également fruit d’une longue enquête, il porte sur l’histoire du Manden et du Wassolon, leur création, leur peuplement, leur structure, leur organisation et leur mode de vie.

Au Manden, l’ouvrage se rapporte à l’époque prédynastique dominée par les Camara de Sibi jusqu’à l’époque dynastique qui commence par l’avènement de Soundiata Keita, le fondateur de l’empire du Mali, en passant par le Wassolon (pré-samarien et samorien), à travers ses provinces traditionnelles réparties entre la Guinée, le Mali et la Côte-d’Ivoire.

Aussi, il évoque l’origine du mot « Wassalon », ses différents rois, leurs descendants et successeurs. Plus loin, il aborde les Codes secrets de communication au Wassolon traditionnel sans oublier également pourquoi les cases du Wassolon traditionnel avaient toujours deux portes.

Abordant toujours la partie Manden, le livre parle des provinces de Dyoma-Nougou, Dyoma Wanya, Sakodougou, Koulibalidougou où il est question de la fondation de Kinièran Magali-Faraba, Dialakoro et de quelques épisodes du siège de Kinièran par l’Almamy Samory Touré en 1882.

Dans le même ouvrage, l’on trouve l’explication de la célèbre chanson de geste dédiée à Touraman Traoré, fils de Da Mansa Woulani, parle de la version traitant la vérité sur la mort de Soundiata Keita, Empereur du Mali, les Mines d’or de Dyoma-Wanya et fait la description de quelques sites touristiques et historiques de la préfecture de Mandiana.

L’originalité de ce livre réside dans son style simple et intéressera les ethnologues, les anthropologues et les historiens, ainsi que tous ceux qui cherchent à mieux comprendre l’histoire de ces deux grands foyers des civilisations africaines.

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