Au cours de son adresse, la Coordinatrice de la La Guinéenne en Politique s’est insurgée contre le retard du pays, tout en invitant les femmes à venir en politique à l’effet de changer ce malheureux paradigme.
L’ancienne cheffe de la Coopération internationale l’a exprimé entre ces lignes. Verbatim !
“Les femmes ont des droits. Ces droits ont besoin d’être non seulement reconnus, mais d’être défendus. Et le droit de la femme en politique, c’est le positionnement sur la liste électorale.
Les femmes que nous sommes ne pouvons plus nous contenter d’être seulement le détail électoral, celles qui font les campagnes pour qu’au moment des désignations à des postes de responsabilité, on puisse éluder la valeur des femmes.
Nous devons donc en avoir conscience, nous battre pour que cette force, ce dividende démographique que nous représentons dans le monde entier soit reconnu et valorisé. Que notre force en tant que femmes unies, solidaires, soit reconnue au sein de nos propres partis politiques, par les autorités de notre pays et par les autorités du monde. Si nous avons mis La Guinéenne en Politique (LGFP) en place, une organisation qui regroupe aujourd’hui vingt partis politiques, une organisation à laquelle appartient le GeCi, la GDE et l’UFR, le RGP, le MoDeL, et le parti FAN qui l’a créée, c’est parce que nous estimons qu’au-delà de nos appartenances politiques, au-delà de nos appartenances idéologiques, les femmes de ce pays constituent le socle sur lequel repose notre démocratie et devrait l’être.
Nous pensons que les femmes qui se donnent la main comme des sœurs, comme une famille amènera les partis politiques à s’intégrer, à se donner la main et à faire la place aux meilleurs.
Nous pensons que les femmes unies, les hommes vont s’aligner derrière. Nos enfants vont s’unir. Et ce pays sera un et indivisible. Parce que nous en avons besoin.
Je suis là ce matin parmi vous, parce que je me sens à ma place. J’estime que partout où il y a des femmes, c’est tellement naturel que d’autres femmes viennent pour que nous puissions renforcer nos rangs, solidifier nos liens pour que ce pays qui a besoin d’une gouvernance vertueuse.
Nous pensons qu’après 65 ans d’indépendance, les Guinéens devront oser mettre une femme au pouvoir pour que nous puissions changer ce pays, répartir équitablement les biens entre les fils de ce pays admin que nous puissions sortir du marasme que nous connaissons, que nous puissions sortir du sous-emploi que nous connaissons, que nos mines soient réparties, gérées équitablement afin que cette manne profite aux Guinéens devront.
Nous avons besoin aujourd’hui de transformer notre agriculture, l’agro-industrie, de transformer nos mines pour en faire des produits finis. Ce qui va créer une plus-value, un revenu énorme pour notre pays, mais créer de l’emploi pour nos enfants afin qu’ils cessent de prendre la Méditerranée.
Ce pays qui est riche, ne doit pas quémander. Ce pays, normalement, s’il est géré correctement, si ses fils et ses filles sont aussi patriotes que d’aimer notre pays au-delà de tout, si la gestion de nos ressources du sol et du sous-sol était une gestion vertueuse, le Guinéen n’a pas besoin n’a pas besoin d’aller quémander ailleurs.
La Guinée n’a même pas besoin d’emprunter au Fonds monétaire ou à la Banque mondiale si nous avions une gestion vertueuse.
C’est pourquoi je vais demander aux femmes de ce pays, si ce ne sont pas les femmes qui gèrent, on ne peut pas gérer à notre place si nous ne sommes pas debout, si nous n’avons pas conscience de notre pouvoir. Et cela ne peut être possible que si nous venons en politique pour prendre des places, pour prendre le pouvoir tout simplement.
Les femmes devraient, sur l’ensemble du territoire national, occuper les postes de cheffes de quartiers, pour commencer, de Conseillères de quartiers pour commencer, de maires, de députés, être des ministres. Nous en sommes capables. Nous avons fait des preuves, et être présidentes de cette République pour qu’il change.
La Guinée ne peut changer sans nous, parce que toute démocratie sans les femmes est une démocratie inachevée. Si la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, eh bien, nous sommes la plus grande partie de ce peuple : 51%, c’est nous qui sommes nombreuses. Pourquoi ne sommes-nous pas aux postes de responsabilité pour changer ce pays en vrai et en meilleur ?
Mesdames, si vous voulez jouer ce rôle qui vous est constitutionnellement reconnu, puisque la Loi fondamentale donne les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes, ayez le courage de prendre la parole. Ayez le courage de militer. Ayez le courage de prendre des postes de responsabilité pour que nous puissions avoir une gestion vertueuse dans ce pays.
En ce jour du 8 mars donc, je lance cet appel aux femmes. La place de la femme, c’est auprès de l’homme, mais dans les instances de prise de décision pour que ce pays change”.