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Lutte contre les médicaments contrefaits : plus de 200 conteneurs saisis au port autonome de Conakry

C’est un grand coup de balai réussi par les agents de la direction centrale des investigations judicaires (DCIJ) de la gendarmerie nationale. Ils viennent de saisir deux cent vingt conteneurs contenant des médicaments impropres à la consommation. Une grande satisfaction pour le secrétaire général des pharmaciens de Guinée, Dr Manizé Kolié. Selon lui, après 37 ans de lutte acharnée, “c’est le plus grand jour pour tous les Guinéens et pour l’Afrique. Car, les conteneurs saisis  sont envoyés pour tuer les Guinéens. Les produits qui sont dedans sont des faux médicaments. C’est fait pour tuer des Guinéens”.

A l’en croire, “en 1958, la Guinée et la Côte d’Ivoire avaient à peu près les mêmes populations. La Côte d’Ivoire a aujourd’hui à 24 millions et la Guinée a 12 millions. Ce qu’il y a 12 millions qu’on a enterrés. (…) En Guinée, désormais, les faux médicaments auront leur tombeau.  Tous ceux qui les ont importés vont passer devant la justice. Nous avons plus de 200 conteneurs de quarante pieds venus de tous les pays du monde. Nous avons eu plus de 30 millions de dollars de faux médicaments”.

Pour sa part, le chef de Service central de la police technique et scientifique de la gendarmerie nationale, le lieutenant Abdoulaye Camara, chargé des opérations de perquisitions des conteneurs à médicaments au Port autonome, “tout a commencé par une saisine de M. le procureur spécial  près la Crief qui nous a mandatés de mener des investigations par rapport à des conteneurs qui contiendraient des produits pharmaceutiques au niveau du terminal du port à conteneurs de Conakry”. Au cours des investigations, souligne-t-il, les enquêteurs  ont “mis à part tous les conteneurs qui étaient listés.  (…) Deux catégories de personnes se sont dégagées. Ceux-là qui avaient l’autorisation d’importer  et ceux qui n’avaient pas l’autorisation d’importer”.

Pour les premiers, après vérification par le laboratoire national de contrôle qualité, les conteneurs appartenant aux personnes agréées leur ont été restitués sur instruction du procureur spécial.

Par contre, pour les seconds, “nous avons vérifié puisqu’il s’agit des conteneurs fermés qui sont entrés sur le territoire. Nous avons vérifié est-ce qu’il y aurait pas des éléments qui pourraient être dangereux  pour la population en dehors même des produits pharmaceutiques. Au-delà, nous avons procédé à des analyses par rapport aux produits qui ont été retrouvés dans ces conteneurs. Et le laboratoire national de Contrôle de qualité s’est prononcé par rapport à une certaine partie de ces produits  qu’ils n’étaient pas propres à la consommation”.

Cette situation a poussé les agents enquêteurs à procéder à “l’interpellation et à l’audition des personnes qui ont fait ces importations. Ils ont été entendus sur procès-verbal sur instructions de Monsieur le procureur spécial.”Ces personnes au nombre de 18 dont certains en fuite, ont été déférées devant “le procureur spécial près de la Crief qui a l’entière  souveraineté quant à la poursuite de ces mis en cause par rapport à cette importation illégale des produits pharmaceutiques”.

De son côté, le procureur spéciale Aly Touré a dit que “ (…) nous avons reçu la dénonciation comme quoi plusieurs conteneurs contenant des produits pharmaceutiques sont rentrés au PAC. Nous avons ainsi transmis l’information à la DCIJ de la gendarmerie nationale à l’effet de procéder aux enquêtes préliminaires. (…) l’analyse des produits contenus dans ces conteneurs a révélé qu’il y a plusieurs produits pharmaceutiques qui sont impropres à la consommation. (…) A l’heure où je vous parle dix-huit personnes ont été déférées  à notre parquet pour exercice illégal de la pharmacie, l’usurpation de titre et de la mise en danger de la personne d’autrui et l’administration des substances nuisibles à la santé. Ce sont des infractions très graves à la loi pénale qui sont contenues dans la loi à la pharmacie et également dans le code pénal. L’audience aura lieu le 18 juillet”.

S’agissant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, ik a  exprimé toute sa “satisfaction à l’endroit de tous les partenaires de la pharmacie privée, à l’endroit du CNRD, de son président, Mamadi Doumbouya et de cette décision historique”.

La présence à mes côtés de tous ces officiers supérieurs du CNRD illustre la détermination de l’instance suprême de notre pays à mettre fin à ce fléau. Le travail que nous avons vu est un travail professionnel, sérieux et diligent. (..) Cet effort vise surtout à assainir ce marché  et à permettre aux professionnels de ce secteur qui ont les autorisations, les compétences, la formation de pouvoir exercer dignement leurs métiers et d’en vivre. Mais aussi de contribuer à la santé de nos concitoyens  en permettant à tous les Guinéens d’avoir accès à des médicaments de qualité à un prix raisonnable. Il faut que chacun comprenne que le médicament n’est pas une marchandise, c’est un produit de santé”, a fait savoir Mamadou Péthé Diallo.

Enfin, le chef d’état-major général des armées, le colonel Sadiba Koulibaly a rappelé que “le mal-là persistait dans ce pays depuis des décennies. Il a fallu la volonté d’un homme politique d’en découdre  pour que cela devienne une réalité. Ce que je veux dire à tout le monde, ce n’est pas une opération de propagande politique. Il faut que le monde sache que le danger est là. C’est un mal systémique. C’est une lutte continue”.

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