Mamou, est l’une des plaques tournantes du trafic du bois vers la Sierra Leone. Les forêts dans les sous-préfectures de Soya et Ourekaba sont très agressées par les trafiquants. Au-delà de ceux qui disposent d’un permis de coupe, s’ajoutent des particuliers qui opèrent dans le secteur avec la complicité des autorités locales. C’est ce qui avait motivé l’ancien régime d’interdire, en mai 2021, la coupe du bois dans tout le pays et le limogeage des sous-préfets et autres cadres de l’environnement à l’époque.
Cette interdiction a été un coup dur pour les menuisiers et tapissiers de Mamou.
Désormais, pour éviter de telles difficultés, les consommateurs du bois ont décidé de s’organiser pour lutter contre le trafic du bois.
Alpha Saliou Diallo qui est le chargé de communication de l’organisation s’engage : « nous avons souffert pendant la période de l’interdiction de la coupe. Ceci a bloqué nos activités. Le bureau filière bois de Mamou s’est associé avec les vendeurs de bois pour nous rendre la tâche difficile. Ils ne s’occupent que de leurs intérêts. Pendant l’interdiction, ceux qui envoyaient clandestinement le bois, nous vendaient le madrier simple à 200000gnf, le double à 400000. Ainsi on paye 1500 pour placer le bois à la scierie et 5000gnf pour scier. Il faut plusieurs bois pour fabriquer un lit. A combien sera le prix à la vente ?
Puisque le trafic du bois c’est à notre détriment, désormais nous allons nous dresser contre les trafiquants. Nous allons installer des représentations dans les villages. Personne ne va voler notre bois pour revendre ailleurs. «
De son côté, Ibrahima Touré le président de l’organisation, met l’accent sur la valorisation des mains d’œuvre locales : « quand il y’a un projet de construction à Mamou, les entrepreneurs ont pris l’habitude d’envoyer des menuisiers ailleurs pour travailler. Ça c’est fini. Désormais, c’est la main d’oeuvre locale qui sera recrutée« .
Ibrahima Keïta le directeur préfectoral des eaux et forêts de Mamou, s’est, pour sa part, réjoui de cette initiative tout en martelant sur le fait que chacun doit savoir les limites de son action : » nous sommes chargés de veiller sur la forêt. Si nous trouvons une assistance pour cette défense, cela nous va droit au cœur. Mais qu’ils restent derrière nous. Ils ne vont s’installer pour nous commander » .