Dans une interview exclusive qu’il avait accordée à votre quotidien électronique Guinéenews en début d’année, le Secrétaire général à la Présidence chargé des Services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé indiquait que 2018 n’était pas une année de philosophie, mais celle des actions conformément à la vision politique du président de la République en la matière.
Un pari que gagne le colonel Moussa Tiégboro Camara, en commun accord avec les autres services auxiliaires de défense et de sécurité, notamment la douane, la police et la gendarmerie opérant en synergie à l’aéroport international de Conakry. Ce qui est constitue, pour moult observateurs, un acte salutaire.
Puisqu’aujourd’hui plus qu’hier, la lutte contre la drogue, le crime organisé et les délits économiques et financiers est rudement menée par l’équipe de l’officier gendarme, même si les trafiquants ont opté désormais pour un nouveau mode opératoire.
«Hier, c’était la drogue ingérée du Brésil au Maroc via Dubaï puis, l’aéroport de Conakry pour la Guinée Bissau. Aujourd’hui, ce sont des usines même qui dissimulent la drogue. Et vous savez que le Brésil est présenté comme le pays le plus fort en termes de camouflage de drogue», a révélé le colonel Moussa Tiégboro Camara le mercredi 13 juin lors de la présentation à la presse de Dias Obicada, un présumé marchand de drogue, de nationalité Bissau-guinéenne.
Un deuxième cas dans l’intervalle de deux semaines que les services anti drogue, colonel Tiégboro qui est par ailleurs président de l’Association sportives des forces armées guinéennes (Asfag), en mutualisation d’actions avec les autres services de sécurité aéroportuaire, ont pu dénicher.
Sans vouloir étaler le mode opératoire des agents qui du reste, relève du pouvoir discrétionnaire des services du colonel Tiégboro, l’officier a toutefois rassuré que même si ces présumés malfrats plaçaient ces substances prohibées dans les pneus de l’avion, ses hommes ont la capacité opérationnelle de pouvoir mettre main sur ces délinquants qui trouvent en la Guinée un terreau fertile où ils peuvent transiter avant de faire parvenir la drogue à sa destination finale.
Plaidoyer
De 2017 à maintenant, pas mal de présumés trafiquants de cocaïne, de diverses nationalités, ont été arrêtés à Conakry. En dépit de tous ces exploits, les marchands de la chose interdite continuent de viser la Guinée. Toute chose qui a emmené l’officier de gendarmerie à dire que ses agents, pour produire davantage de résultats, doivent être non seulement encouragés, mais aussi équipés.
«Ce qui m’emmène à tendre la main au gouvernement du Pr Alpha Condé et du Premier ministre Kassory Fofana afin que nos services soient dotés de la brigade canine. Parce qu’il faut être doué pour comprendre que dans une machine comme celle qu’on vient de découvrir, qui est emballée dans le carton et qui a fait le tour du monde, on peut y trouver de la drogue. Mais avec des chiens -qu’on appelle brigades canines-, dressés à cet effet, le travail deviendrait plus facile», a-t-il plaidé.
Nonobstant, le colonel Tiégboro a déclaré qu’il faudrait que tout le monde s’investisse afin de mettre hors d’état de nuire ces malfrats.
«J’en ai parlé l’autrefois avec le général Toumany Sangagré, directeur général des Douanes qui est aussi préoccupé par le phénomène. Ce jeudi 14 juin, nous aurons une réunion autour de cela, pour analyser cette nouvelle méthode, pour voir désormais que ce ne sont plus des drogues ingérées, encore moins dans les sacs ou dans les mallettes, mais que désormais, c’est lors des fabrications des matériels au niveau des usines qu’on infiltre la drogue dans des cavités vides des machines pour qu’elle puisse passer», a-t-il fait savoir.
Par le passé, combien de quantités de poudre ont-elles transité par la Guinée ? Combien de quantités passent dans les autres pays pour envahir l’Afrique ? Ces questions restent posées. Mais de l’avis du colonel Tié, ces drogues qui sont excessivement chères ne sont pas consommées ici en Guinée. «Nous sommes simplement les facilitateurs, le pays de transit», a-t-il fait remarquer.
Selon les experts du domaine, le prix du kilogramme de cocaïne oscille, au bas mot, entre 35 et 40.000 euros.