La Guinée se positionne dans les pelletons de tête en matière de lutte contre la pêche illicite non déclarée, non règlementée (INN), c’est du moins ce qu’a laissé entendre Roberto CESARI, chef d’une mission de la Direction générale des affaires maritimes de l’Union Européenne (DGMARE) qui a séjourné en Guinée du 7 au 10 octobre.
L’objectif de la rencontre était de faire le suivi des échanges intervenus après une visite récente de Frédéric Loua, ministre des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime, à Bruxelles. Elle avait pour but d’apporter des réponses aux questions soulevées par la DGMARE, relatives : à la description de la procédure d’immatriculation des navires de pêche artisanale, aux mesures prises pour l’assainissement du registre des navires battant pavillon guinéen, et à la surveillance des pêches.
A la clôture de la mission de la DGMARE qui s’est déroulée, ce jeudi 10 octobre, au ministère des Pêches, Roberto CESARI, chef de mission de la DGMARE a salué la bonne coopération entre l’UE et les services impliqués dans la lutte contre la pêche INN en Guinée.
S’agissant de la position de la Guinée par rapport à la pêche INN, la réponse du chef de la mission de l’UE est sans ambages : « En toute sincérité et d’après notre expérience internationale, on a des dialogues avec une cinquantaine de pays dans le monde, même s’il y a encore des défis qui restent à relever, mais ça, c’est dans tous les côtés du globe, la Guinée se positionne dans les pelletons de tête. C’est ce qu’on peut dire ».
Il a poursuivi, parlant des autorités guinéennes : « On travaille avec beaucoup de pays en Afrique de l’Ouest, mais en Guinée, on constate la traduction des principes et déclaration politiques dans la réalité, dans des avancées concrètes. Ce n’est pas seulement l’appui au niveau politique, mais c’est aussi les réalisations concrètes. Nous pensons qu’on a compris par le message de Monsieur le ministre des Pêches, de Monsieur le Premier Ministre et de son Excellence Monsieur le Président de République que la ligne politique de la Guinée ne va pas changer. Et ça c’est le message qu’on va répercuter à Bruxelles. C’est la première chose qu’on va reporter à notre hiérarchie. Et la lutte contre la pêche illicite va continuer », a-t-il poursuivi.
Ceci dit, M. CESARI estime qu’il y a moyen de s’améliorer pour les défis qui restent. Il a mis en avant quelques défis qui sont en face de tous, et qui restent à relever. Des défis qui, à son avis, sont bien cernés par les autorités guinéennes et par la partie technique.
A ce niveau, le chef de la mission de la GDMARE a mis l’accent sur certains points. Il s’agit de : la gestion du pavillon guinéen pour éviter dans le futur des cas passés qui risquent de ternir la réputation du pavillon guinéen, la régulation de la pêche artisanale avancée, qui s’avère un défi déterminant pour la prochaine session de pêche, et le renforcement du système de contrôle.
Plus loin, Roberto CESARI a aussi invité les autorités guinéennes à la mise en œuvre pleine et rigoureuse des normes juridiques surtout quand il est question de sanctionner les activités illégales.
Du point de vue économique, le chef de la mission de l’UE souhaite qu’on arrive à l’ouverture du marché européen aux produits de la pêche guinéenne. Pour y arriver, il exhorte à la poursuite de la lutte contre la pêche illicite qui est une menace évolutive.
« Je peux annoncer qu’au regard des conclusions de cette mission et sans pouvoir nous prononcer sur les enjeux sanitaires, nous serions prêts à donner une suite positive en notification des autorités compétentes guinéennes pour la réalisation du certificat de capture qui atteste la légalité des captures, donc les premiers certificats INN. Au-delà de ce sujet, nous voudrions quand même consolider l’alliance stratégique avec la Guinée. Pour nous c’est important, le progrès de la Guinée en tant que pays côtier de pavillon, on l’espère, exportateur d’ici quelque temps, mais surtout parce que la lutte contre la pêche INN est un défi qui ne peut pas être gagné ni par l’UE, ni par personne en solitude. C’est un défi qui implique la coopération internationale », a conclue Roberto CESARI.